La Prophétie des Ombres
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 Si Melwaen m'était contée...

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Melwaen
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Melwaen


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MessageSujet: Si Melwaen m'était contée...   Si Melwaen m'était contée... Icon_minitimeJeu 6 Nov - 17:33

Une petite frimousse observe la passerelle qui court de l'arbre abritant leur demeure vers un autre. Elle est là depuis de longues minutes, à attendre que revienne son beau chevalier en armure . Enfin au loin elle l’aperçoit tel le prince d’un rêve doux. Elle s’empresse de gagner la porte et se hisse sur la pointe des pieds pour atteindre la poignée. Avec quelque difficulté elle parvient à ouvrir et se glisse au dehors sans même la refermer derrière elle. Sur ses petites jambes elle court vers lui, un large sourire dessiné sur son visage enfantin. Ses yeux brillent d’un éclat tout particulier que l’on voit couramment au cœur du regard des jeunes filles amoureuses. Il presse le pas pour la rejoindre, il l’a vu arriver et il sait qu’elle l’attendait. Enfin il est à sa hauteur et elle se jete sur lui. Le prince la prend dans ses bras et la fait voler dans les airs. Un rire joyeux et cristallin résonne dans le voisinage parmi la cîme des arbres jusque là paisible. Elle se serre contre lui avec ses petits bras, ses mains encore potelées autour de son cou.

« Comment vas-tu princesse ? –la voix de l’elda est grave et suave, si douce à l’oreille de l’enfant.
- Bien Dil. Tu en as tué combien de dragons ?
Il lui adresse un sourire complice et la portant toujours dans ses bras, remonte vers la maison.
- Ils étaient nombreux cette fois et il y avait même des loups ! »

La petite fille pousse un « oh » admiratif, à ses yeux ce sont deux créatures terrifiantes. Ce n’est évidemment pas contre ces bêtes là qu’il s’est battu mais il ne veut pas l’effrayer avec ses récits de bataille, de gobelins et d'orques, de sang et de cadavres, de frères d’armes tombés au combat. Elle est innocente et rêveuse, il souhaite que cela dure le plus longtemps possible. Chaque semaine le même rituel revient, elle l’accueille en se jetant dans ses bras, elle insiste pour qu’il raconte ses exploits au coin du feu. Elle se dandine sur ses genoux, réagissant à mesure que le récit avance. Son visage si expressif varie de la surprise à la joie, à la fierté aussi. Il regrette de ne pas pouvoir être plus présent pour sa petite sœur. Mais ce n’est peut être pas un mal. Elle le suit partout chaque fois qu’il est là, elle l’adule et répète à qui veut bien l’entendre qu’une fois grande elle l’épousera, son prince Ellandil. Le moment de se séparer revient bien trop vite, il n’aime pas voir ces larmes perlées dans le regard de la petite. Le cœur lourd il part rejoindre sses compagnons galadhrims quittant Caras Galadhon bien moins rapidement qu’il ne l'avait retrouvé. Elle lui donne la force de se battre, pour elle et pour la Lorien. Il veut que la vie lui soit douce. Il sait que leurs parents veilleront sur elle en son absence. Tous trois la protègent comme un précieux trésor.
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MessageSujet: Re: Si Melwaen m'était contée...   Si Melwaen m'était contée... Icon_minitimeMer 4 Fév - 0:09

Quel meilleur terrain de jeux que la magnifique Lothlorien lorsque l'on est enfant ? Des arbres si grands qu'ils semblent caresser le ciel, et des couleurs chatoyantes que l'on ne peut se lasser de contempler. C'est là qu'a grandi Melwaen à Caras Galadhon, la cité elfique perchée dans les mellyrn. Si l'on a pas connu la beauté de ce pays on peut difficilement se l'imaginer. Dès toute petite, l'elda se sentit proche de la nature. Elle pouvait passer des heures auprès d'un mallorne, les mains posées sur son écorce comme si par ce seul contact elle pouvait communier avec lui. Les animaux aussi l'intéressaient. Elle libérait souvent ceux qui se prenaient dans les pièges de ses frères galadhrims, ce qui bien entendu lui valait leur courroux. Plus elle grandissait et plus les animaux qu'elle tentait d'apprivoiser ou de sauver étaient imposants. Lorsqu'elle courait après les lapereaux ou les écureuils, ses parents ne s'inquiétaient pas, mais quand elle se mit en tête d'approcher un ours ce fut une toute autre histoire! A leur grand malheur Melwaen n'était pas de ses enfants à qui l'on peut interdire les choses, du moins pas lorsqu'elle avait pareille idée en tête. On avait beau la mettre en garde, elle se contentait d'afficher l'un de ses sourires désarmants dont seuls les enfants ont le secret et de rassurer son interlocuteur en disant que les animaux étaient bons par nature et qu'elle ne craignait rien. Y avait il une bienveillante étoile au-dessus de cette petite tête ? Toujours est il qu'à part quelques égratignures rien ne lui arriva et qu'elle continua ses recherches toujours plus avant. Même les loups qui l'effrayaient durant son tout jeune âge, furent un temps l'objet de ses investigations.

Lorsqu'elle n'était pas à courir la forêt, l'elda avait le nez plongé dans d'autres feuilles, celles de livres. Elle dévorait les écrits de toutes sortes, même si sa préférence allait aux contes et légendes. Elle était une élève studieuse et attentive, comme les tuteurs aiment à en avoir, si ce n'est qu'elle était un peu trop rêveuse. Nombre de fois elle s'était vue rappeler à l'ordre pour avoir le visage tourné vers le dehors plutôt que sur sa leçon. Et ce jour là justement, Melwaen était particulièrement dissipée. La journée était magnifique, un doux soleil transperçait de-ci, de-là à travers le bois et caressait le sol couvert de feuilles dorées. Elle l'avait vu passer trop longuement à son goût, jusqu'à ce qu'enfin arrive l'heure de la fin du cours. Elle regagna sa demeure et boucla ses devoirs rapidement sans toutefois les bâcler. Sitôt qu'elle eut finie, elle repartit explorer cette forêt qu'elle connaissait cependant par cœur. Et son objectif du jour était tout trouvé, elle l'avait aperçu la veille sur le chemin du retour mais n'avait pas pu s'attarder.

Accrochée au tronc d'un mallorne, la jeune elda essayait difficilement d'atteindre un petit nid. Dans son cocon de brindilles et de plumes enchevêtrées, un oisillon apeuré osait à peine bouger et s'égosillait. Ne prêtant pas vraiment attention à ses protestations, elle se hissait sur la pointe des pieds pour mieux l'observer. Elle dut grimper à une bonne hauteur pour que le nid soit à portée de son regard azur, mais escalader les arbres est chose aisée lorsque l'on est un elfe sylvain. Elle avait escaladé des dizaines de mellyrn jusqu'ici, pourtant lorsque la voix résonna, elle se trouva surprise et sa chaussure glissa de la branche sur laquelle elle prenait appui. Déséquilibrée, la voilà qui tombe en poussant de petits « Ohh » un peu grotesque. Heureusement, elle eut la présence d'esprit de se cramponner tant bien que mal à la première ramure venue. Reprenant un peu son souffle, elle se rétablit correctement et s'assit avant de se pencher pour apercevoir le Galadhrim qui avait causé sa courte chute. Il la regardait aussi, le visage sérieux, une petite lueur d'amusement se lisant dans son regard.

« Jeune Melwaen, ne devrais tu pas être en train d'apprendre tes leçons ?
- J'ai déjà terminé Seigneur Loriniel.
- Terminé? Déjà? -l'elda semble perplexe- Dame Finduilas ne t' a t'elle pas aussi conseillé de lire
les préceptes sur l'histoire des Nandor ?
- Si Hîr, je les ai lu deux fois.

Un long silence suivit la réponse de la jeune elfe. Le maître du savoir parut pensif. Il y avait longtemps qu'il observait cette petite, elle semblait avoir les qualités qu'il recherchait chez une élève. Le temps était sans doute venu après tout.

- Et puis-je savoir ce que tu fais perchée là-haut ?
- C'est à cause de l'oiseau...
- L'oiseau ?
- Oui, il y a un nid ici et je voulais le voir.
- Méfie toi, les merles n'aiment pas que l'on s'intéresse à leur progéniture.
- Mais je ne veux pas lui faire de mal !
- Comment veux-tu que cette créature le devine ? Elle va revenir pour le nourrir et elle n'aimera pas te voir là. Tu devrais redescendre d'autant que tu l'effraies.

Melwaen afficha une moue contrariée. Elle n'avait pas songer à tout cela. Un peu piteuse elle entreprit de redescendre, s'agrippant agilement au tronc argenté, son regard aguerri cherchant les meilleures prises pour ses mains et ses pieds. En quelques minutes elle eut rejoint le sol et se tint près de Loriniel.

- Si tu aimes tant les oiseaux je peux t'enseigner quelques petites choses à leur sujet. »


Et voilà comment débuta réellement son apprentissage. Sa voie était toute trouvée, depuis toujours. Les années passèrent, avec elles les découvertes se succédèrent, les livres et les langues, les écritures et les symboles, les mots, les créatures et les êtres... La quête du savoir n'est jamais achevée et comme elle l'histoire de Melwaen ne se termine pas là.
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MessageSujet: Re: Si Melwaen m'était contée...   Si Melwaen m'était contée... Icon_minitimeMar 14 Avr - 15:25

L'air fouettait son visage tant elle courait vite. Elle filait droit devant elle, évitant juste les mellyrn qui se dressaient sur son chemin. Elle d'habitude si attentive à tout ce qui l'entourait ne voyait pas cette forêt défiler autour d'elle. Son cœur meurtri battait la chamade, elle ne pouvait ralentir sous peine d'être rattrapée. Si elle continuait à courir ainsi, plus loin plus vite, peut être que ce cauchemar prendrait fin. Elle ne voulait pas penser, elle ne pouvait pas réfléchir, il fallait juste qu'elle continue droit devant elle sans jamais ralentir. Oui il le fallait ! Melwaen n'avait jamais fuit de sa vie, elle n'avait jamais eu à fuir cela dit, seulement cette fois elle se savait impuissante.

Dans sa course éperdue elle ne vit pas la racine d'un arbre qui dépassait de terre. Son pied buta dessus et elle s'affala sur le sol. Élancée à pleine vitesse la chute fut brutale et pourtant elle se vit tomber au ralenti. Elle ressentit à peine la douleur, ce qui l'attendait était bien plus terrible que le simple mal physique et elle le savait. Elle n'aurait pas la force d'affronter cela, elle n'était pas prête pour cela. Ce qui arrivait dépassait toutes les lois de la nature. Elle releva un peu le visage, il se crispa d'avantage si cela était possible. Son assaillant invisible la rattrapait déjà en même temps que la souffrance. Elle ne pouvait plus fuir c'était trop tard. Les larmes ne pouvaient plus être contenues, elles lui piquèrent les yeux comme elle s'y efforçait. Puis elles déferlèrent sur ses joues en même temps que les voix résonnaient. Les mots cruels transperçaient comme des lames acérées. Elle aurait préféré sentir une épée tangible lui traverser le corps, qu'on la poignarde, qu'on la batte, tout plutôt que cela. La vérité la heurta de plein fouet pour la seconde fois. Dil ne reviendrait pas, il ne reviendrait plus. C'était
impensable, inimagniable. La Terre était corrompue par le mal et le sang des elfes l'avait souillé. Elle avait du mal à respirer tant elle sanglotait à cette pensée. Son frère était tombé au combat. Le monde s'écroulait autour d'elle, son monde. Il en était le centre, le ciel et la terre. Un lien particulier les unissait depuis sa naissance.


Elle resta allongée face contre terre, martelant le sol de son poing sous l'emprise d'une rage impuissante, d'une détresse indescriptible. Le torrent de ses larmes ne semblait jamais pouvoir se tarir. Aussi loin que remontaient ses souvenirs il avait été là, la rassurant, la réconfortant juste d'un sourire, la comprenant. Il avait partagé ses jeux d'enfant et ses rêves. Melwaen croyait qu'il serait toujours là, ce devait être le cas, ainsi allaient les choses, les eldar étaient éternels. Aussi longtemps qu'Arda existerait, ils vivraient. Elle ne pouvait croire que sur un lointain champ de bataille gisait le corps sans vie de son frère bien-aimé. Cela faisait tellement de mal de se dire que plus jamais elle ne reverrait son regard azur qu'elle n'entendrait plus résonner son rire sonore et si communicatif, qu'elle ne sentirait plus jamais l'étreinte de ses bras protecteurs.

Il lui fallut un long moment pour évacuer un peu de cette peine, de cette colère. Lorsqu'enfin elle fut de nouveau à peu près maîtresse d'elle-même, elle rentra lentement vers Caras Galadhon. A chaque pas elle sentait la lame en son cœur, toujours présente et si douloureuse. Elle essayait de ne pas regarder ce qui l'entourait, de marcher instinctivement vers sa cité. Tout autour d'elle lui rappellerait Ellandil, ce n'était pas supportable. Elle se réfugia chez son mentor, elle ne pouvait pas non plus regagner la demeure qui les avait vu grandir, ni même voir ses parents et leur chagrin. Le maître du savoir ne parla pas, il savait sans doute déjà qu'aucun mot ne saurait atténuer la souffrance et que seul le temps y parviendrait. Les jours passèrent, Melwaen se cloîtrait dans le silence. Elle restait assise des heures durant dans un coin de la maison. Elle mangeait peu, ses yeux étaient rougis par tant de larmes versées. Elle ne répondait à personne alors que bien des amis essayèrent de lui rendre visite pour la sortir de cette torpeur. Elle semblait à peine les remarquer. Et un jour enfin alors que bien des lunes depuis la mort de son frère s'étaient couchées au dessus de la Lothlorien, un jour elle se leva sans un mot et partit. Inquiet son mentor la suivit à travers le bois jusqu'au Cours d'Argent. Elle le remonta jusqu'à trouver un endroit bien particulier où elle et Dil aimaient venir se baigner. Le vieil elfe se tint en retrait, laissant sa protégée se recueillir à loisir. Elle ramassa sur le sol une feuille de malhorne étrangement tombée là à cette saison. Elle la regarda longuement entre ses mains, les yeux bien trop brillants et cependant vides de larmes. Parmi le chant des oiseaux et celui de la brise caressant la cime des mellyrn, sa voix légère proche du murmure se fit à peine audible.

« Lantanes... »

Un mot seulement, vibrant d'émotion, et pas une larme ne l'accompagna. Elle resta encore quelques instants comme murée en elle-même. Pour qui aurait su voir dans ses yeux les souvenirs joyeux défilaient. Elle contemplait toujours la feuille d'or entre ses paumes et comme si elle s'adressait à elle, elle demanda :

« Ma i lusta hroa sina ilya i leve nin ? Masse faialya si ? Lumi ahier ar umin cenë uswë. Mallo tuluva i calla ? Ma ëa er calla ? »

Nulle réponse ne vint. Lentement et comme si elle tombait, elle s'affaissa sur le sol. Elle resta là un long moment, recroquevillée comme une petite chose fragile, serrant la feuille contre son cœur sans pour autant l'abîmer. Le maître n'osa pas bouger, il savait qu'elle avait besoin d'être seule pourtant il ne pouvait se résoudre à la laisser ainsi. Il s'assit à l'ombre d'un grand arbre et attendit, veillant pour que nul danger ne vienne surprendre son élève. Bien plus d'une heure passa sans qu'elle ne fasse un mouvement ni ne prononce une parole. Le soir tombait quand elle se releva, donnant à la forêt un éclat encore plus particulier où l'or et le rose se mariaient. Elle lança une incantation et la bise souleva la feuille dans ses mains. Elle la regarda s'envoler portée par les ailes du vent et ses mots résonnèrent en une prière :

« Namarie muindor. Nai fealya seruva oialmaressë. »

Une dernière larme roula sur sa joue droite, elle n'en verserait plus désormais, du moins pas avant de très nombreuses décennies.




Notes :

Lantanes = il tomba
Masse faialya si ? = Où est ton âme maintenant?
Ma i lusta hroa sina ilya i leve nin ? = est ce que ce corps vide est tout ce qui me reste ?
Lumi ahier = Les temps ont changé
Ar umin cenë uswë = et je ne vois pas d'issue
Mallo tuluva i calla ? = d'où viendra la lumière ?
Ma ëa er calla ? = y a t'il encore une lumière ?
Namarie muindor = adieu frère
Nai fealya seruva oialmaressë = puisse ton âme rester dans la joie éternelle.

NB: je m'excuse l'emploi de l'elfique est sans doute maladroit mais bon c'est une si belle langue...
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