HRP: Amies et amis Ombres, peut-être avez-vous déjà parcouru en tous sens les pages du Seigneur des Anneaux, et consulté d'autres écrits pour apaiser une curiosité toujours en éveil pour l'oeuvre du Grand John (R.R. T.). Alors il se peut que les pages qui suivent vous soient déjà connues. Si tel n'est pas le cas, toutefois, elles vous intéresseront certes: il s'agit d'un épilogue au Seigneur des Anneaux non-publié par l'auteur, sur le conseil de ses amis, et qu'il aurait voulu lui adjoindre cependant. Je ne peux absolument confirmer ces informations; ce texte provient du site *Tolkien France*: avis aux enquêteurs en herbe......Nous voici donc, en la Comté, longtemps après le départ des Porteurs de l'Anneau, auprès de Sam, sa Rosie, et leurs... premiers enfants:"Et par une soirée de mars, Maître Samsagace Gamegie prenait ses aises auprès du feu dans son bureau, et les enfants étaient tous rassemblés autour de lui, ce qui n'était pas du tout inhabituel, bien que ce soit toujours censé être une faveur.
Il venait de lire à voix haute (comme à l'habitude) des passages d'un grand Livre Rouge posé sur un lutrin, et sur un tabouret à côté de lui était assise Elanor ; c'était une enfant superbe, plus svelte et à la peau plus claire que la plupart des filles hobbites, et elle était à présent bien entrée dans l'adolescence ; et il y avait le jeune Frodo sur une natte, une copie conforme de Sam, en dépit de son nom ; et Rose, Merry, et Pippin étaient assis dans des fauteuils bien trop grands pour eux. Boucles d'Or était déjà au lit, car en ceci la prédiction de Frodo était légèrement fausse qu'elle était venue après Pippin, et elle n'avait que cinq ans et le Livre Rouge n'était pas encore tout à fait pour elle. Mais elle n'était pas la dernière de la lignée, car Sam et Rose semblaient partis pour rivaliser avec le vieux Gerontius Took au niveau du nombre de leurs enfants tout comme Bilbo l'avait dépassé en âge. Il y avait aussi le petit Ham, et il y avait Marguerite dans son berceau.
– Eh bien ma chérie, dit Sam, elle poussait là autrefois, car je l'ai vue de mes propres yeux.
– Et elle y pousse toujours, papa ?
– Je ne vois pas pourquoi il en serait autrement, Ellie. Je ne suis jamais reparti en voyage, comme tu le sais, ayant à m'occuper de vous autres – la racaille légitime comme aurait dit le Vieux Saruman. Mais M. Merry et M. Pippin, ils sont allés dans le Sud plus d'une fois, car c'est comme s'ils étaient aussi chez eux là-bas maintenant.
– Et n'ont-ils pas grandi ? dit Merry. J'aimerais devenir grand comme M. Meriadoc du Pays de Bouc. C'est le plus grand hobbit qui ait jamais vécu : plus grand que Bandobras.
– Pas plus grand que M. Peregrin Touque de Touquebourg, dit Pippin, et il a des cheveux presque dorés. L'appelle-t-on Prince Peregrin là-bas dans la Cité de Pierre, papa ?
– Eh bien, il ne l'a jamais dit, dit Sam, mais on l'y tient en haute estime pour autant que je sache. Mais où en étions-nous ?
– Nulle part, dit le petit Frodo. Je veux entendre à nouveau l'histoire de l'Araignée. Je préfère les passages où tu interviens, papa.
– Mais papa, tu parlais de la Lórien, dit Elanor, et de si oui ou non ma fleur y poussait toujours.
– Je suppose que oui, Ellie chérie. Car comme je le disais, M. Merry, il dit que bien que la Dame soit partie les Elfes vivent toujours là-bas.
– Quand pourrai-je aller voir ? Je veux voir des Elfes, papa, et je veux voir ma fleur à moi.
– Si tu regardes dans un miroir, tu en verras une plus jolie, dit Sam, bien que je ne devrais pas te le dire, car tu t'en rendras compte bien assez tôt par toi-même.
– Mais ce n'est pas la même chose. Je veux voir la colline verte et les fleurs blanches, et dorées, et entendre les Elfes chanter.
– Alors peut-être cela arrivera-t-il un jour, dit Sam. Je disais la même chose quand j'avais ton âge, et longtemps après, et il semblait n'y avoir aucun espoir, et pourtant c'est arrivé.
– Mais les Elfes continuent à prendre la mer, n'est-ce pas, et bientôt il n'y en aura plus aucun, hein papa ? dit Rose ; et alors il ne restera plus que des endroits, tous très jolis, mais, mais…
– Mais quoi, ma petite Rosie ?
– Mais pas comme dans les histoires.
– Eh bien, il en serait ainsi s'ils s'en allaient tous, dit Sam. Mais on m'a dit qu'ils ne faisaient plus voile pour le moment. L'Anneau a quitté les Havres, et ceux qui ont décidé de rester quand Maître Elrond est parti sont toujours là. Et donc il y aura encore des Elfes pour maints et maints jours.
– Je trouve tout de même que c'était très triste lorsque Maître Elrond a quitté Fondcombe et que la Dame a quitté la Lórien, dit Elanor. Qu'est-il advenu de Celeborn ? Est-il très triste ?
– Je suppose, ma chérie. Les Elfes sont tristes ; et c'est ce qui les rend si beaux, et ce pourquoi on ne les voit pas beaucoup. Il vit dans son propre pays comme il l'a toujours fait, dit Sam. La Lórien est son pays et il aime les arbres.
– Personne d'autre dans le monde n'a un Mallorn comme le nôtre, n'est-ce pas ? dit Merry. Rien que nous et le Seigneur Celeborn.
– Je crois bien, dit Sam. C'était secrètement l'une des plus grandes fiertés de sa vie. – Eh bien, Celeborn vit parmi les Arbres, et il est heureux à la manière des Elfes, j'en suis certain. Ils peuvent se permettre d'attendre, les Elfes le peuvent. Son temps n'est pas encore venu. La Dame est venue à lui dans son pays et maintenant elle est partie, et il lui reste le pays. Quand il s'en lassera, il n'aura qu'à le quitter. De même pour Legolas, il est venu avec ses gens et ils vivent dans le pays par-delà du Fleuve, l'Ithilien, si l'on peut dire, et ils l'ont rendu charmant, selon M. Pippin. Mais il ira à la Mer un jour, j'en suis sûr. Mais pas tant que Gimli sera encore en vie.
– Qu'est-il arrivé à Gimli ? dit le petit Frodo. Je l'aimais bien. Est-ce que je pourrai bientôt avoir une hache, s'il te plaît papa ? Reste-t-il encore des orques ?
– Je suppose que oui si l'on sait où chercher, dit Sam. Mais pas dans la Comté, et tu n'auras pas de hache pour trancher des têtes, mon petit Frodo. Nous n'en fabriquons pas. Mais Gimli, il est descendu travailler pour le Roi dans la Cité, et lui et son peuple ont œuvré si longtemps qu'ils s'y sont habitués et ont tiré fierté de leur travail, et finalement ils se sont établis dans les montagnes au-delà de la Cité, plus loin à l'ouest, et ils y sont toujours. Et Gimli retourne chaque année voir les Cavernes Etincelantes.
– Et Legolas retourne-t-il voir Sylvebarbe ? demanda Elanor.
– Je n'en sais rien, ma chérie, dit Sam. Je n'ai jamais entendu dire que quelqu'un ait vu un Ent depuis ces jours-là. Si c'est le cas de M. Merry ou de M. Pippin, ils le tiennent secret. Les Ents sont très intimes.
– Et n'ont-ils jamais retrouvé les Ents-Femmes ?
– Eh bien, nous n'en avons vu aucune par ici, n'est-ce pas ? dit Sam.
– Non, dit la petite Rosie ; mais je les cherche quand je vais dans les bois. J'aimerais qu'on retrouve les Ents-Femmes.
– Moi aussi, dit Sam, mais j'ai peur que ce ne soit un vieux problème, trop vieux et trop profond pour que des gens comme nous ne le résolvent, ma chérie. Mais assez de questions pour ce soir, du moins jusqu'à la fin du dîner.
– Mais ce n'est pas juste, dirent Merry et Pippin, qui n'avaient pas encore treize ans. Nous devrons aller directement au lit.
– Ne me parlez pas comme ça, dit Sam sévèrement. Si ce n'est pas juste qu'Ellie et Fro restent debout après le dîner, ce n'est pas juste qu'ils soient nés plus tôt et ce n'est pas juste que je sois votre père et que vous ne soyez pas le mien. Ça suffit donc, chaque chose en son temps et attendez votre tour, ou je le dirai au Roi.
Ils avaient déjà entendu cette menace, mais quelque chose dans la voix de Sam la fit paraître plus sérieuse à cette occasion.
– Quand verras-tu le Roi ? dit le petit Frodo.
– Plus tôt que vous ne le pensez, dit Sam. Bien, maintenant soyons justes. Je vais vous confier à tous, couche-tard et couche-tôt, un grand secret. Mais n'allez pas chuchoter et réveiller les plus jeunes. Gardez-le jusqu'à demain.
Un silence lourd d'attente s'abattit sur tous les enfants : ils le regardaient comme des enfants hobbits d'autres temps avaient regardé le mage Gandalf.
– Le Roi va venir ici, dit Sam d'une voix solennelle.
– Venir à Cul-de-Sac ! s'écrièrent tous les enfants.
– Non, dit Sam. Mais il va venir dans le Nord. Il ne viendra pas dans la Comté parce qu'il a donné l'ordre qu'aucune Grande Personne n'entre plus dans ce pays après ces Brigands ; et lui-même ne viendra pas juste pour montrer qu'il y tient. Mais il viendra au Pont. Et... Sam fit une pause. Il a fait parvenir une invitation particulière pour chacun d'entre vous. Oui, avec chacun de vos noms !
Sam s'approcha d'un tiroir et en sortit un grand rouleau. Il était noir avec des lettres d'argent.
– Quand est-il arrivé, papa ? dit Merry.
– Avec la poste du Quartier-Sud il y a trois jours, dit Elanor. Je l'ai vu. Il était enveloppé de soie et scellé avec de grands sceaux.
– Très juste, mes yeux d'aigle, dit Sam. Maintenant regardez. Il déroula le parchemin. C'est écrit en elfique et en langue ordinaire, dit Sam. Et il y est dit :
Elessar Aragorn fils d'Arathorn la Pierre Elfique Roi du Gondor et Seigneur des terres de l'Ouest approchera du Pont du Baranduin le premier jour du Printemps, ou selon le Comput de la Comté le vingt-cinquième jour de mars prochain, et désire y saluer tous ses amis. En particulier, il désire voir Maître Samsagace, Maire de la Comté, et Rose sa femme, et Elanor, Rose, Boucle d'Or et Marguerite ses filles, et Frodo, Merry, Pippin et Hamfast ses fils. Et voilà, il y a tous vos noms.
– Mais ce ne sont pas les mêmes dans les deux listes, dit Elanor, qui savait lire.
– Ah, dit Sam, c'est parce que la première liste est en elfique. Tu restes la même, Ellie, dans les deux, parce que ton nom est elfique ; mais Frodo devient Iorhail, et Rose devient Beril, et Merry devient Riben, et Pippin devient Cordof, et Boucles d'Or devient Glorfinniel, et Hamfast devient Marthanc, et Marguerite devient Arien. Comme ça maintenant vous le savez.
– Eh bien, c'est formidable, dit Frodo, maintenant nous avons tous des noms elfiques, mais quel est le tien, papa ?
– Eh bien, c'est assez particulier, dit Sam, car dans la partie elfique, si vous voulez le savoir, ce que le Roi dit est
Maître Perhail qui devrait plutôt être appelé Lanhail , et cela signifie, je crois, "Samsagace ou Semi-sagace qui devrait plutôt être appelé Très-sagace". Donc maintenant que vous savez ce que le Roi pense de votre papa, vous allez peut-être accorder plus d'attention à ce qu'il dit.
– Et lui poser plein d'autres questions, dit Frodo.
– Quand est-ce, le 25 mars ? dit Pippin, pour qui les jours étaient encore la plus longue unité de temps qu'il pouvait vraiment saisir. Est-ce bientôt ?
– C'est dans une semaine aujourd'hui, dit Elanor. Quand partirons-nous ?
– Et que porterons-nous ? dit Rose.
– Ah, dit Sam. Maîtresse Rose aura son mot à dire là-dessus. Mais vous allez être surpris, mes chéris. Nous avons été avertis de ceci il y a longtemps et nous nous sommes préparés pour ce jour. Vous serez vêtus des plus beaux habits que vous ayez jamais vus, et nous voyagerons en calèche. Et si vous êtes tous très sages et que vous avez l'air aussi mignons que maintenant, je ne serais pas du tout surpris que le Roi nous propose de l'accompagner à sa résidence au bord du Lac. Et la Reine sera là.
– Et resterons-nous pour dîner ? dit Rose, pour qui c'était une préoccupation incessante en raison de la proximité de sa promotion.
– Nous resterons des semaines, jusqu'à la fenaison au moins, dit Sam. Et nous ferons ce que le Roi dira. Mais quant à pouvoir rester debout jusqu'à l'heure du dîner, la Reine aura certainement son mot à dire. Et maintenant, si vous n'avez pas assez matière à chuchoter pendant des heures, et à rêver jusqu'au lever de la soleil, alors je ne sais pas ce qu'il vous faut.
Les étoiles brillaient dans un ciel dégagé : c'était le premier jour de la période de clarté qui revenait chaque année dans la Comté à la fin du mois de mars et qui était chaque année accueillie et louée comme quelque chose de surprenant à cette époque de l'année.
Tous les enfants étaient au lit. Des lumières brillaient encore faiblement à Hobbitebourg et dans de nombreuses maisons éparpillées dans la campagne qui s'assombrissait peu à peu. Sam se tenait sur le pas de la porte et regardait vers l'est. Il attira Maîtresse Rose contre lui et la tint serrée à ses côtés. – Le 18 mars, dit-il. En ce moment, il y a dix-sept ans, Rose ma femme, je ne pensais pas que je te reverrais un jour. Mais je gardais espoir.
– Et moi je n'ai jamais espéré du tout Sam, dit-elle, jusqu'à ce jour précis ; et alors, tout d'un coup, oui. Au milieu de la matinée, je me suis mise à chanter, et père a dit : « Du calme, jeune-fille, ou les Brigands vont venir », et j'ai dit : « Qu'ils viennent. Leur temps est bientôt révolu. Mon Sam revient. » Et il est revenu.
– Oui, dit Sam, à l'endroit que j'aime le plus au monde. J'étais déchiré en deux alors, ma chérie, mais à présent je suis entier. Et tout ce que j'ai, et tout ce que j'ai eu, je l'ai toujours. Ils rentrèrent et fermèrent la porte. Mais ce faisant, Sam entendit soudain le soupir et le murmure de la mer sur les rivages de la Terre du Milieu. "
Note: dans le Jeu Online, Baie-d'Or suggère que les Entes-Femmes se sont établies, et endormies, dans la Vieille Forêt. Seules demeurent de leur passage huit grandes fleurs blanches difficiles à trouver, portant de jolis noms, que les arbres continuent de murmurer alentours en attendant leur retour; mais le temps pour cet évènement est connu du seul Tom Bombadil, qui ne l'a pas révélé, même à sa tendre épouse.En Lothlorien la Belle, fleurissent toujours et pour longtemps encore, le Niphredil et l'Elanor.Daemoth Arcorage.