La Prophétie des Ombres
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 Entre rêve et réalité

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Thuranor

Thuranor


Nombre de messages : 339
Race : Homme
Classe : Capitaine
Date d'inscription : 31/03/2009

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MessageSujet: Entre rêve et réalité   Entre rêve et réalité Icon_minitimeMar 19 Mai - 11:40

Thuranor était assis sur son rocher, en aval du Fort, celui qu'il s'était revendiqué depuis sa plus tendre enfance, et sur lequel il avait coutume de se recueillir dans les moments de chagrin, ou de solitude.
Ainsi blotti dans sa cape, le dos contre le tronc d'un saule avec lequel il avait partagé ses secrets toutes ces années durant, il tentait de se remémorer un trésor disparu, il recomposait un visage flou autour d'un sourire bienveillant. En cet instant il aurait aimé s'endormir et rêver de sa mère qu'il avait si peu connu...

De ce promontoire surplombant l'Anduin en crue, il aimait, fermant les yeux, se laisser imprègner des sons environnants. Les lames sauvages du fleuve venaient se briser sur la rive et claquaient en une écume effervescente. La brise fraiche d'avril portait à ses oreilles les banalités échangées par les gardes du rempart sud, un chant mélancolique s'echappait des profondes meurtrières. Puis sourdrait le lointain grondement des chutes du Rauros et le frémissement de la forêt lui faisant echo... Le bourdonnement d'une abeille besogneuse vint se disputer au cri perçant d'un rapace tournoyant dans les cieux et... le son d'un cor dans le lointain estompa tout le reste...

...

La bataille faisait rage, les lances se brisaient et les boucliers volaient en éclat. Tout autour de lui, des grèles de flèches noires s'abattaient et les hommes tombaient face à un ennemi invisible. Seul au milieu d'un dernier cercle de défenseurs lourdement armurés, Thuranor sonnait du cor alors que les ténèbres devenaient pesantes, écrasantes, jusqu'à étouffer le son de sa corne d'argent. Dans un dernier défi, le capitaine empoigna son étendard et le dressa au dessus des têtes, mais ses propres soldats firent volte-face et commencèrent à grimacer et à ricaner en pointant la banière du doigt. C'était un parchemin représentant L'Arbre blanc auréolé d'étoiles, et il se consumait en son centre, et le feu formait un oeil rouge terrifiant qui se délectait du spectacle.
-"Attention mon frère derrière toi!" S'écria Hagenn son jeune frère à la chevelure d'albâtre, qui l'écarta vivement et enfonça sa lame en plein coeur de la monstruosité qui avait surgi de nulle part, tout comme lui d'ailleurs.
Parmi les rangs, les rires faisaient maintenant place aux pleurs alors que le regard perdu de Thuranor remontait la lame sanguinolante de son cadet, de la garde à la pointe jusqu'à sa cible, découvrant avec horreur ce qu'il se refusait à voir, une femme drappée de blanc et d'argent, au front serti de gemmes et au visage si familier: Leur mère ?
C'en était trop, les jambes se dérobèrent sous lui,et les ténèbres tournoyaient tout autour alors que le volume des pleurs se mêlaient aux supplications de son frère, qui s'excusait en boucle devant une mère statufiée affichant un sourire bienveillant.

...

Le cor sonnait toujours quand Thuranor rouvrit les yeux et il distingua nettement, malgré ses larmes, sur l'autre rive, une vingtaine de cavaliers étincelants d'argent sous leur livrée noire, se soustrayant aux griffes ténèbreuses d'un sous bois.
A la tête du fer de lance chevauchait Aranor, qui annonçait son retour en soufflant puissamment dans une corne d'auroch cerclée d'or et de nacre.
L'ainé de la Maison d'Orngiliath entendit les ordres fuser depuis les remparts: "Préparez le grand bac! Le Capitaine est de retour du sud!"

...

-"Père, j'ai encore fait ce rêve troublant...Hagenn...notre mère..." Le feu crépitait dans les deux cheminées de la Grande Salle, et les flammes dansaient dans les yeux du vieux capitaine.
-"Allons mon fils, ton esprit n'entrevoit que les brumes d'un passé obscur, et l'obscurité est bien trop souvent trompeuse, quand il n'y a aucune étoile pour guider le voyageur égaré; par Eärendil, laisse moi le temps d'un récit incarner l'étoile qui chassera tes doutes..."

Aranor se laissa couler dans le profond fauteuil recouvert d'une épaisse peau d'ours blanc de Forochel, il tira une longue bouffée sur sa pipe, puis après un silence qui parut une éternité, commença son récit...

"Ta mère était de haute lignée, tout comme moi, mais contrairement à notre ascendance qui s'est mêlée au sang des hommes des Terres du Milieu, ce qui consume désormais ma vie à la vitesse d'une chandelle, la sienne fut préservée au sein de l'écrin d'Imladris où une petite communauté des notres vit encore.
Je la revois lorsque nous nous rencontrâmes à Fondcombe, vêtue à la manière des elfes parmi lesquelles elle avait grandi...
Alors que je flânais émerveillé par la sérénité et la poésie ambiante des lieux, je l'apperçus dans une clairière, seule, toute de blanc vêtue, chantant et dansant avec les rayons du soleil qui filtraient à travers la frondaison des arbres vénérables aux feuillages d'argent. Tout penaud que j'étais, vêtu d'un manteau vieillissant par dessus un haubert de maille effilochée, loques élimées par le temps et les batailles, je restais là interdit, à la contempler, paralysé par la beauté de cette femme et de son chant.

Quand nos regards se croisèrent, en cet instant béni, j'eu la conviction qu'elle n'avait vécu que dans l'attente de cette rencontre, et moi aussi. Elle m'apprit qu'elle se nommait Eärwin et me posa des myriades de questions sur le Gondor la Terre de ses ancêtres qu'elle n'avait jamais foulé. Je buvais ses paroles et répondais tant bien que mal à sa curiosité sans pouvoir détacher mon regard de ses grands yeux bleus pétillants de malice, frissonant au son de sa voix de cristal, m'émouvant qui d'un haussement timide d'épaule qui d'une mèche de ses longs cheveux venue narguer la comissure de ses lèvres. J'étais hypnotisé par son charme, fou amoureux en vérité et dès lors, nous ne nous quittâmes plus, vivant notre rêve éveillé sous le regard bienveillant des elfes de Rivendell qui nous unirent deux mois plus tard.

Car en vérité, Elrond lui avait révélé une partie de son destin, il lui avait appris que cette rencontre avec un homme venu du sud aurait lieu, et qu'elle serait de nature à réveiller une lignée qui ne pouvait disparaitre en des temps où, ses fils, car elle en aurait deux, auraient un rôle décisif à jouer.

Et la prophétie avait dit vrai car nous eûmes deux fils, toi Thuranor, né avec les rayons du printemps et Hagenn, né dans le coeur froid de l'hiver...
Comme il avait été dit, le sang d'Atalantë coule désormais dans vos veines et vous vivrez bien plus longtemps que le commun des humains.

Votre mère avait beaucoup appris au contact des elda, et elle était versée dans le savoir et les écrits anciens. Il n'y avait nul chant, nulle légende qui n'échappait à sa soif de connaissance...et c'est cette curiosité qui l'amena à sa perte...Un texte obscur fut retrouvé sur un messager de Minas Morgul et il me fut rapporté alors que j'officiais à la défense D'Osgiliath. La complexité des runes était telle que nos érudits n'avaient réussi à le décrypter et malgré ma désaprobation, Eärwin insista pour apporter son savoir et dénouer ce mystère...Or en vérité le parchemin était un piège maudit pour celui ou celle qui le lirait, un sortilège maléfique de Sauron destiné à éliminer ceux qu'il avait toujours craint et combattu, ceux du peuple de Mar Nu Falmar, les gens de Nûmenor qui seuls, comme il l'avait prévu, pourraient déchiffrer la malédiction...
Le parchemin s'enflamma et Eärwin s'écroula, sa chevelure était devenue blanche comme les tombeaux de marbre des rois anciens et sa peau devenue toute aussi froide, et dans un souffle elle me sussura qu'elle me donnerait son dernier présent d'amour en ce dernier jour...
...
Et là réside la signification de ton rêve...car Eärwin était alors enceinte de ton frère et mon aimée est morte en couche en m'offrant un second fils. ..Sache donc qu'Hagenn porte en lui une part de cette malédiction et sa chevelure blanche nous le rappelle à chaque instant...Il aura besoin de toi pour l'aider à la combattre le moment venu..."

...

Ainsi s'acheva le récit d'Eärwin et d'Aranor.
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