Jeu de Rôle Fofo: Introduction

(Je me fie au hasard ! Ravi aussi d'être là)

Admin Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 09/03/2008

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'Fortune' : 20

Atanys:
les herbes s'écartent doucement devant toi, signe que les forces anciennes de la Vieille Forêt te perçoivent avec bienveillance...enfin, ce qui s'en rapproche le plus dans les coeurs sombres des arbres sauvages.
Et une sorte de chant lointain te parvient, porté par le vent...La langue exacte t'est inconnue, pourtant les échos prennent forme et couleur dans ton esprit: le chemin que tu suis te mènera à Melwaen.

Melwaen:
Rien ne te paraît certain, tu perçois seulement que les Ombres sont à un nexus, d'où partent plusieurs destins possibles...Dans l'un de ces futurs, tu assistes impuissante à la mort de... impossible à dire... peut-être Thuranor, endormi magiquement et englouti par des Arbres Noirs...
...Dans un autre, tu t'écroules vaincue auprès d'une fleur étrange, et tout devient rouge...sang.
...Et il y a une Lumière au-delà de tous les chemins, mais celui qui y mène sans souffrance te demeure caché.

-"Ces ténèbres ne me disent rien qui vaille, je me rallie à votre avis Dame Melwaen et je suivrai la voie d'Ulmo"

Le capitaine observait la guide des Ombres, laquelle sembla absente l'espace d'une seconde...Un frisson lui parcouru l'échine, il mit cela sur le compte de la pluie glacée qui avait pénetré ses vêtements...

Thuranor et Melwaen avançaient, sans crainte mais avec prudence. Le bruit d'eau se fit trompeur, semblant provenir de plusieurs directions à la fois, puis s'atténuer jusqu'à disparaître... Cependant que dans l'esprit de l'Elfe comme dans celui de l'homme, résonnaient des bribes de rêve:

"La toute première, près d'une porte froide, a trouvé sa demeure..."

Une présence, un pouvoir qui n'était pas celui de Tom ni de Baie d'Or était là devant, sur le chemin: Melwaen en était sûre.

"La seconde, dans les brumes endormiers..."

Thuranor perçut également un mouvement droit devant: silencieusement, la puissante lame de l'ancien Nùmenor glissa hors du fourreau, jetant un éclat pâle et froid.

"Attend qu'on lui chante..."

Dans le silence seulement troublé par la respiration des Ombres, on entendit de nouveau le son lointain de l'eau.

"La troisième, entre larmes d'amour et... joyeuse maison"

Les buissons semblaient agités par la brise, pourtant nul vent ne dissipait la brume légère qui montait du sol.

"Toutes les trois contemplent toujours...l'Ombre..."

Et les branches s'écartèrent, révélant une sombre forme.

Ce chemin était le bon, elle en était sûre. Quelque chose avait changé, elle l'avait senti en approchant de l'orée de la forêt. Mais maintenant elle le voyait. Son impression s'était converti en réalité, son intuition en perception. Amarthaina regarda autour d'elle, et une pointe d'inquiétude commença à s'insinuer dans son esprit. Le mal était là, présent dans cette forêt, dans le sol, les arbres, les racines, les branches et les feuilles. Pourtant une solution existait car jamais elle ne resterait ici. Le chemin était quelque part, et elle le trouverait...

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'Fortune' : 28

Son arc en main, l'Elfe avançait rapidement et en silence. Un Humain aurait pu aller aussi vite, dans une forêt familière au sol dégagé; mais Amarthaina pouvait déjouer les traîtrises de racines tordues qui ponctuaient son chemin tout en courant, légère et vive telle le cerf rapide.
La sensation d'être une proie traquée grandissait en elle. Branches, buissons et racines semblaient guidés par une volonté néfaste, qui s'évertuait à la ralentir, la perdre, la piéger. Et elle avançait vers le coeur de la forêt, sans pouvoir trouver les sentiers qui la mènerait près de l'orée Est où demeurait Tom Bombadil.
Les bois se firent encore plus ténébreux. Des pans d'ombre grise pendaient des arbres hauts et menaçants: son coeur d'Elfe résonnait des échos de leurs pensées étranges, à demi-folles, géants feuillus haïssant les êtres à deux jambes. Des choses noires rampaient sous leurs ramures, de plus en plus nombreuses, affamées et silencieuses...
La Chasseresse força encore l'allure. Comme elle atteignait un étang qui lui semblait familier, un soudain hurlement résonna, tout proche: l'ennemi était sur elle.
Deux, puis quatre, puis une demi-douzaine de formes grises surgirent à vingt pas sur sa gauche. Les loups de la Vieille Forêt n'étaient guère impressionnants, mais ceux-ci étaient des Wargs des landes de l'Eregion !
Amarthaina ne prit pas le temps de s'interroger sur leur présence ici. Toute retraite était coupée. Elle encocha sa première flèche...

(Tu peux aussi essayer une autre action, selon ton idée. Dis-moi laquelle et, dans tous les cas, effectue un nouveau jet de dé Jeu de Rôle Fofo: Introduction - Page 2 Icon_rolleyes

)

Encore troublée par les visions qui s'imposaient à elle l'elda avançait au côté du capitaine et de la ménestrelle. Son visage ne trahissait rien de ses pensées aussi sombres que le bois qu'ils traversaient. Elle était attentive au moindre bruit. Soudain elle sentit contre sa jambe une forme chaude. Elle reconnut le feulement alors qu'Alenka, son compagnon félin, se révulsait à ses pieds. Avec cette brume on ne voyait pas même à deux pas pourtant l'animal avait vu ou entrevu quelque chose qui l'effrayait. En sondant le brouillard de ses yeux perçant, elle distingua tout juste une imposante forme obscure. Elle serra le bâton dans sa main. Melwaen lança une incantation pour commander au vent de souffler en bourrasque droit devant elle, son bras dessinant des cercles dans l'air au dessus de sa tête, avant qu'elle ne l'abatte vers le sol. Elle procédait doucement, sans mouvements trop brusques afin de ne pas réveiller le mal qu'elle sentait tout autour d'eux.

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'Fortune' : 46

Malgré la pénombre et les voiles de brume, Thuranor commençait à distinguer une forme au devant de leur communauté. L'épée sortie du fourreau, il commença à faire quelques pas en avant afin de s'interposer entre la menace supposée et ses deux amies eldar.

Melwaen , la noble Guide des Ombres commença à incanter et sa voix semblait se distorde dans le lointain bien qu'elle ne fût qu'à quelques pas du capitaine. Le Gondorien sentait ses membres curieusement engourdis céder à la peur, dans un effort qui lui sembla surhumain, il se tourna vers la douce Andewen et sentit la flamme du courage se ranimer en son coeur. D'un geste ample, il déploya alors sa bannière qu'il planta devant lui comme on lance un défi...Et il s'écria:

-"Lacho calad drego morn! Que flambe le jour et que fuie la nuit!" ...Et la puissante Morsul, épée antique forgée à Mar-nu-falmar décrivit un cercle de flammes au dessus de sa tête avant d'être pointée en direction des ténèbres...

-"Quoi que vous soyez, présentez vous en ami ou mourez!"

Il s'en serait fallu de peu.
Atanys s'était, après sa pause, laissée guider par les bois. Etrangement, dans toute cette Ombre, l'Elda se portait bien. Avait-elle à ce point perdu son sens de la lumière ? Se complaire dans l'obscurité n'était bon pour personne, mais Atanys semblait immunisée et préférer s'y complaire. Rien n'est irrémédiable, le moment venu elle aurait le choix de regagner sa forme la plus pure. Mais pour l'instant, le brun de ses cheveux de plus en plus noir à mesure qu'elle avançait ne dénotait rien d'une note chez elle un temps soit peu optimiste. Il y avait une grande force à l'autre bout du chemin et la maîtresse du savoir y était vraiment sensible. Au fur et à mesure qu'elle avançait Atanys sentait cette force, mais ce n'était pas le mal. Du moins il ne lui semblait pas ! Par conséquent il fallait d'autant plus se méfier. Depuis sa dernière entrevue avec les troupes de la main blanche, la fugitive n'avait pas envi le moins du monde de se retrouver à nouveau en présence des serviteurs de Saroumane.

-Il y a quelque chose de pas normal ... Khoda !

L'ours, le brave.
Il avait déjà fait son apparition quelque part dans les fourrés ! Devait-elle alors se méfier plus encore ? Mais pourtant elle sentait qu'elle ne devait pas avoir peur ! Mais pourquoi l'ours ? Pourquoi se préparer à se défendre ? Alors qu'elle écartait les derniers buissons vers la lumière, une énorme masse blanche se précipita sur elle et alors qu'elle reconnu un animal aux dents longues, l'ours s'interposa et réceptionna la bête d'un violent coup de patte.

-Arrête !

Hurla Atanys. L'ours s'écarta alors aussitôt.
Tirant son bâton, la maîtresse du savoir se sentit tanguer. La lumière en face d'elle était bien trop puissante pour les ténèbres qu'elle avait généré sans s'en rendre compte. Le sol autour de l'Elfe avait noirci et ses vêtements, volants dans le vent, se soulevaient devant elle à mesure que sa magie grimpait le long de ses jambes, jusqu'au bout de ses doigts. Brandissant bâton et épée Atanys les plaça devant elle, esquivant un coup de vent qui l'aurait envoyée loin si elle n'avait pas agit vite. Générant alors une flamme noble et magistrale du bout de ses mains, l'Elfe se mit à scintiller elle aussi, répandant alentour une chaleur presque insupportable. Marque incontournable de l'héritage qui coulait dans ses veines.

-Melwaen ! C'est moi !

Et ne pouvant plus lutter Atanys s'effondra sur le sol.
Levant les yeux vers le ciel, il lui sembla que le décor était en train de tourner. Voilà encore que la maîtresse du savoir s'était laissée envahir par la magie qui l'entourait ! Et il y avait tant de colère dans ces bois ... Dans l'incapacité de bouger à nouveau, Atanys espéra que Melwaen l'avait déjà reconnue.

Les quatre héros, à présent trois Elfes et un homme, reprirent leurs esprits.
La menace des bois semblait assoupie pour l'instant; ou peut-être s'était-elle tournée vers un autre objet. Dans le calme revenu, le bruit d'une eau chantante se fit de nouveau entendre.
Dame Atanys était arrivée auprès de ses compagnons sans suivre de route définie, comme si les herbes et les broussailles lui avaient ouvert une voie; mais au bout du sentier qu'ils suivaient, après un dernier coude, on apercevait un vaste bassin baigné de lumière, dans lequel se jetait une cascade d'eau pure et claire. Pourtant, la Guide des Ombres sentit un voile de tristesse, presque palpable, s'abattre sur son coeur. Atanys et Andewen durent la percevoir aussi, car leur pas se fit plus lent, presque funèbre. Et sire Thuranor, qui ouvrait la marche, fut le premier à en comprendre la source.

C'était là la retraite de Baie d'Or, fille de la Rivière et compagne du Maître Tom Bombadil; un lieu paisible pour tout esprit, fut-il Elfe, Mortel ou Animal. Cette paix demeurait, mais une grande peine s'y mêlait, car au bord du bassin reposait Baie d'Or, et un être au visage délicat, tout de blanc vêtu, versait sur son corps des larmes silencieuses.

A vous, les enfants:)

-Là je ne comprends plus rien. Dame Melwaen, vous allez bien ?

Et Atanys lançait furtivement un drôle de regard à l'adresse d'Andewen, comme pour l'interroger sans mots voir si elle avait mieux compris qu'elle. Il y avait comme un trouble qui flottait dans l'air, quelque chose d'anormal et ces sanglots à se glacer le sang ... Atanys trouvait tout à coup les choses si sérieuse qu'elle eut bien envi de faire un peu de cynisme et d'humour pour réchauffer un peu l'atmosphère. Mais était-ce le moment ? Elle qui était d'ordinaire si sérieuse. A travers l'air de drôle d'aboiements se faisaient entendre.

-Vous avez amené Amy ?

Et Atanys esclaffa un petit rire.
Mais pourtant le sérieux des autres n'avait pas l'air de faillir. Regardant mieux autour d'elle, l'Elfe réalisa que ces images lui étaient familières. Atanys devait faire la honte de sa race. Car, à bien des égards, l'Elda n'avait rien de la majesté de son peuple. Au contraire, elle était sombre, froide, exaspérante et profondément emprunte au cynisme ... L'exemple parfait du devenir des Elfes à mesure que la race devenait décadente. Beaucoup lui aurait conseillé de quitter la terre du milieu pour se livrer à un repos éternel. Mais Atanys était une protectrice des peuples libres, aussi elle avait un devoir envers les hommes et le moment pour elle de partir ne viendrait jamais. Elle était trop corrompue. Désormais elle le savait, elle mourrait ici, malgré elle.

-Hum ... Ca ne me dit rien de bon tout ceci.

N'importe qui se serait jeté sur Baie d'Or pour comprendre ce qui était en train de se passer. Mais ce n'était pas le genre d'Atanys. Non, l'Elfe cherchait toujours à percevoir les sous entendu. Une situation aussi simple en apparence avait toujours des démêlées désastreuse dans un futur proche, et ça, c'était Leilla qui le lui avait appris. Répandant autour d'elle une drôle de poudre, l'Elfe s'était mise à faire quelques pas devant les deux mains tendues, comme pour sonder un courant d'air quelconque. Bien sûr, elle se tenait aussi à l'affût pour parer le moindre danger, ne quittant pas Melwaen des yeux.

Après les salutations d'usage suite à l'arrivée d'Atanys dans la communauté, et le soulagement de ne pas avoir eu à combattre quelque maléfice ancien, le capitaine ouvrit à nouveau la marche, foulant du pas assuré des rôdeurs les hautes herbes et les ronces qui jonchaient le sentier menant au bassin naturel.

A mesure qu'ils avançaient vers la pièce d'eau, le coeur du capitaine se faisait lourd, lui revenaient à l'esprit la perte de sa mère, et son père, épanché sur elle alors qu'elle venait de succomber à la terrible malédiction du Mordor...Les trois elda qu'il escortait ralentirent le pas tel un cortège funèbre à la traine des souvenirs endeuillés du capitaine du Gondor...Tout lui semblait si sombre et la scène qu'il allait découvrir n'allait qu'envenimer ce mal-être...

Ainsi fut-il d'autant plus bouleversé lorsqu'il découvrit le tableau dramatique, copie conforme de sa mémoire, de ce chevalier immaculé épleuré au chevet de Baie d'Or...

Une vague de tristesse et de mélancolie aigüe submergea Thuranor à tel point qu'il dût poser genou à terre et s'appuyer à sa grande épée plantée dans le sol pour se redresser...

-"Baie d'Or...Mais par Eru...Pourquoi et comment?..." Les mots lui échappaient, en cet instant, il n'était plus le vaillant capitaine du Gondor mais un enfant orphelin de mère terrassé par le passé...La magie de la Vieille Forêt était-elle à l'oeuvre?

"Elle dort et tout mon pouvoir ne l'éveille point."

La voix avait le poids de l'âge, mais les accents d'un être éternellement jeune.
L'homme, ou l'être, penché sur le corps inanimé de la Fille de la Rivière, avait la peau si claire qu'elle en semblait diaphane; il était revêtu de blanc, mais ce semblait moins un tissu qu'une lumière qui en aurait dissimulé une autre, trop forte pour des yeux de Mortels... D'ailleurs, les trois dames Elfiques perçurent au-delà du voile de la chair, un pouvoir aussi ancien que la terre, si ancien qu'elles-mêmes se sentirent telles des enfants auprès de lui: Iarwain-Ben Adar, l'Aîné et Sans-Père, sous son apparence la plus véritable.

"Elle dort depuis l'appel de Fimbrethil, et mon pouvoir ne l'éveille point."

Melwaen ne quittait pas des yeux la tragique scène qui se déroulait face à elle. Elle n'était plus que chagrin, le sien se mêlant à ceux de ses compagnons et à celui de cet être pleurant sa bien-aimée. Tous avaient perdu un des leurs et lorsqu'une simple larme roula sur la joue de la guide des Ombres elle n'aurait su dire si c'était Baie d'Or ou les siens qu'elle pleurait. On aurait dit qu'en leur rappelant leur peine, le Sans-Age voulait leur faire partager sa douleur. Un instant elle eut le sentiment d'être arrivée trop tard puis les mots résonnèrent dans sa tête comme un écho d'espoir. La lutte se poursuivait tant qu'une âme vaillante continuait d'espérer, la fille de la rivière n'était pas perdue, juste plongée dans un sommeil magique. Tous étaient venus ici pour répondre à l'appel de Fimbrethil, cela paraissait un peu plus clair bien que encore trop confus.

"Nous sommes venus en cet endroit pour chercher assistance. Le nom de Fimbrethil nous a conduit jusqu'ici, peut-être finalement est-ce nous qui pourrons vous aider. Je l'espère sincèrement. Glorfindel nous a envoyé en ces lieux, il présageait sans doute qu'un tel événement se produirait. Mais je crois qu'il n'est pas trop tard."

Une ombre étrange pesait sur les bois, comme si de nombreux pouvoirs cachés se livraient une lutte silencieuse, mais sans merci.
Les paroles de la Guide des Ombres avaient sonné, claires et justes, mais la réponse de ce qui se nommait aussi Tom Bombadil fut longue à venir; et dans cette forêt emplie de sortilèges, les Ombres sentirent tomber un étrange crépuscule intemporel.

"Tant que ma Dame sommeille ainsi, mon pouvoir est retiré de ces forêts: le Mal peut désormais y pénétrer."

Dans les ténèbres grandissantes, seuls les Immortels semblaient répandre une faible lueur; douce pour Andewen, presqu'éteinte pour Baie d'Or; Atanys était un champ de bataille entre Lumière et Ombre; une clarté scintillante nimbait Melwaen. Et Iarwain Ben Adar brûlait d'une flamme pure et blanche lorsqu'il reprit:

"Fimbrethil est partie avec ses soeurs, depuis longtemps même pour moi. Elles n'ont laissé dans ma forêt que quelques fleurs murmurant leurs beaux noms. Mais je n'entends nul appel..."

Il contempla chaque Ombre; et dans le ciel d'hiver de son regard revint un peu de lumière.

"Des Elfes, et même un Mortel...les Enfants d'Illùvatar ont-ils entendus ce que je ne puis écouter dans ma peine ? Dites-moi cette énigme."

Les paroles d'Iarwain Ben Adar résonnaient dans le crâne du capitaine comme une douce litanie et chaque mot prononcé était une bénédiction qui soignait son coeur meurti.
Ainsi rassénéré, Thuranor abaissa son capuchon et vint se présenter devant le Sans-Père. En croisant ce regard gris sans âge, l'Homme vit ressurgir des images du passé et même d'un passé qu'il n'avait pas connu... IL fut à nouveau envahi par une emotion extreme, mais au prix d'un effort de volonté extrême, il ouvrit la bouche et, d'une voix forte et claire tranchant avec l'atmosphère solennelle, il déclama les vers qui n'avaient cessé de troubler ses pensées depuis ce rêve étrange la veille du départ des Ombres en Falathlorn...

"La toute première, près d'une porte froide, a trouvé sa demeure...

La seconde, dans les brumes endormies...Attend qu'on lui chante...

La troisième, entre larmes d'amour et... joyeuse maison

Toutes les trois contemplent toujours...l'Ombre..."

Amarthaina évalua rapidement la situation et sembla coincée. Elle savait qu'elle était de taille face à ces ouargues. Alors elle se concentra avec le regard empli de détermination, lança une pluie de flèches sur les créatures et poursuivit en en criblant l'une d'elle d'un grand nombre d'autres flèches...

Admin Nombre de messages : 26 Date d'inscription : 09/03/2008

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'Fortune' : 54

Le combat avait été longtemps indécis, mais basculait en faveur des ténèbres.
La première flèche d'Amarthaina, décochée par pur réflexe, cloua presque sur place le monstreux loup qui menait la charge; mais ce n'était pas là le chef de meute. Avec la grâcieuse rapidité des Elfes, Amathaina put décocher trois autres traits avant que les loups ne soient sur elle: deux wargs n'atteignirent jamais la Chasseresse. Contre les quatre autres, elle déploya tout son art et les monstres, abasourdis, se retrouvèrent les pattes blessées et prises dans les crochets d'épines invisibles: elle put encore abattre deux grands loup gris.
Reculant, décochant flèche sur flèche, Amarthaina sentit soudain le feuillage derrière elle se faire étrangement résistant et poisseux, tandis qu'une masse noire tombait prestement à ses côtés...

...Elle tira son poignard et porta un coup d'estoc plus rapide que la pensée, et l'énorme araignée fut percée au thorax avant de pouvoir refermer ses crochets venimeux sur sa jambe. Se retournant brusquement, elle porta dans le même geste un coup sous la gorge du loup qui bondissait sur elle. Mais le dernier, un vieux mâle aux crocs noirs et au regard fauve, devait être animé par quelque esprit maléfique: esquivant deux fois les coups désespérés de la Chasseresse, il la mordit cruellement sous le genou gauche. Le monstre et l'Elfe roulèrent tous deux au pied d'arbres noirs gigantesques. Bien des corps à corps livrés entre hommes et orques, ou même entre chiens et loups, furent moins sauvages que celui-ci. Le monstre hurlait et tentait de refermer ses crocs mortels sur la fragile gorge rose; Amarthaina ne parvenait pas à porter un coup décisif, et ses cris se mêlaient aux hurlements du fauve.
Mais la Chasseresse avait connu de terribles épreuves, sous les forêts et dans les tunnels, face à des choses sans nom, plus vieilles que les montagnes. Le loup eut une seconde d'hésitation au terme d'efforts épuisants: la lame elfique fut dans son coeur au même moment.

Amarthaina avait reçu maintes blessures; se traînant avec peine, elle s'adossa à un tronc tout proche.
A la frontière de la conscience, elle vit avec effroi les branches du grand saule se pencher sur elle, et tout devint noir...

Elle s'était tournée brutalement.
Non, quoi qu'il se passait devant elle, Atanys ne s'en sentait pas touchée. L'ombre l'avait déjà bien trop empoisonnée, pour qu'elle réalise ce qui arrivait. Un être aussi clair que celui qui se trouvait devant eux lui faisait mal aux yeux. Non, elle ne méritait plus de regarder un être aussi pur de ses propres yeux. Détournant le regard de la lumière, l'Elfe préféra s'enfoncer dans l'Ombre. Mais elle ne le faisait pas sans conscience. Elle devait aider quelqu'un. En elle Atanys pouvait sentir la voix du mal, elle lui murmurait à chaque instant de sinistres maux, ces mêmes blessures que le noir dessin infligeait à l'une des leur. Se précipitant, en tous sens sans même se rendre compte de là où elle posait les pieds, elle avait déjà échappé à la vigilance de leur guide qui ne l'avait vue s'enfuir. Ainsi Atanys paniquait, elle sentait son coeur se déchirer dans sa poitrine et les veines de ses bras avaient enflées.

-Tu ne veux pas la tuer, tu ne veux pas d'elle c'est moi que tu veux désormais ! Alors prends moi !

L'Elfe se tenait devant une immense silhouette noire.
Amy était-elle là ? Atanys n'en savait rien, elle s'adressait seulement à l'énorme arbre qui se tenait devant elle. Bien sûr, l'immense végétal en colère envoya droit sur elle deux énormes racines affublées d'épines. La maîtresse du savoir en brûla une, épée en main. Le bâton par la force de l'autre assaillant avait volé bien loin de celle qui savait le manier.

-Je n'ai pas besoin de plus que mon épée pour te corriger. Ne m'oblige pas à renvoyer l'esprit qui t'habite au delà du temps et de l'espace, créature colérique !

Et petit à petit Atanys se perdait plus encore.
Plus rien ne lui était familier, l'ombre se faisait plus mordante ! Pourquoi s'était-elle éloignée ? Il fallait faire quelque chose pour Amy. Mais voilà qu'à présent, elle aussi était en danger ! Mais quelle importance, si par ce biais il lui était possible de la sauver.

-Allez ! Allez !!!

Hurlez Atanys en agitant son arme.
A chaque coup elle inventait une nouvelle parade, mais nul doute ne subsistait, c'était bien sa dernière chance. Cette fois l'arbre allait avoir raison d'elle. Il l'aurait eu si toute fois le dernier recours de l'Elfe n'avait été possible. Et une seule pensée la hantait ... Amy.

Iarwain Ben-Adar dévisagea longuement le Capitaine. Auprès de lui, Thuranor était venu en enfant, mais son verbe et sa bravoure étaient celles d'un Homme.

"Tu as dit les mots qui sont gravés dans ton coeur; d'autres dorment en toi. Mais tu as parlé d'une porte froide; tout ce que je peux en dire, c'est qu'au sud-est de la Forêt est une antique porte de pierre, ancienne issue des tombes que votre peuple nomme... Galgals."

L'être sans âge soupira, puis ajouta comme pour lui-même:

"L'une des soeurs de Fimbrethil quitta le monde à cet endroit."

Ata, effectue-moi un jet de dés s'il te plaît:)

(Au passage, petit topo sur les résolutions d'actions:
-chaque fois que vous tentez une action au résultat incertain, j'assigne à cet action un niveau de Difficulté, par exemple: Facile, Moyen, Extrêmement Difficile...)
-chacun de ces niveaux de Difficulté correspond à un % de succès.
ex: un Roi Noldo qui défie Morgoth --> Difficulté Impossible, 01% de chances de succès.
-selon ce que vous tentez, l'échec peut avoir des conséquences modérées, graves, catastrophiques...ou épiques
(même exemple: le Roi Noldo échoue de 01% --> Défaite Héroïque...
-et pour corser le tout, parfois vous devrez obtenir un résultat élevé, parfois un résultat bas:)

Par exemple, Amarthaina avait livré un Combat Moyen: 50% de chances de succès. Elle ne l'a manqué que de 3%... )

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