Jeu de Rôle Fofo: Introduction

Melwaen sentait un malaise la gagner de plus en plus, sombre présage sur ce qui allait se dérouler en cet endroit. Elle avait su au moment même où les coups du voyageur avaient retenti contre la porte de leur résidence que de grands malheurs planaient au dessus d'eux. Rien ne se passait au mieux, Baie d'Or était endormie, les pouvoirs du Sans Age n'y pouvait rien, autant dire que les siens seraient aussi efficaces que si elle projetait de vider la mer avec une cuillère. Elle s'inquiétait pour Amy, la chasseuse était partie en éclaireuse et ils avaient vite perdu sa trace. Elle aurait dû être avec eux, elle n'aimait pas la savoir seule dans cette forêt où le mal était à l'œuvre.

Soudain la maîtresse du savoir s'aperçut qu'Atanys avait également disparu. Instantanément et sans même qu'elle ne s'en rende compte elle activa le lien qu'elles avaient toutes deux longuement travaillé. Elle sentit une noirceur lui dévorer le cœur et aussitôt elle lâcha prise, tombant à genoux sur le sol, Sa protégée s'aventurait sur un chemin obscur depuis trop longtemps. Elle avait essayé de l'aider mais c'était à la jeune elfe de gagner cette bataille. Elle ne pouvait que lui apporter son soutien et espérer qu'elle finirait par choisir la voie de la lumière.

Melwaen aussi devait faire un choix, un choix douloureux et elle devait le faire vite. D'un côté il y avait ses deux compagnes qu'elle voulait retrouver et aider; de l'autre la mission qu'on leur avait confié. Elle ne pouvait se résoudre à laisser leurs amies derrière eux, ce dilemme était cruel autant que douloureux. Elle sentit peser sur elle le poids de la prophétie et de ce pseudo destin. Elle regrettait d'avoir une si lourde responsabilité seulement Melwaen n'était pas du genre à fuir. Elle irait jusqu'au bout et elle espérait que les Valar leur donneraient un petit coup de pouce. Si seulement Amy et Atanys pouvaient se retrouver sur le chemin des fleurs qu'ils devaient trouver... Il ne fallait pas perdre une seconde, elle savait ne pas pouvoir se battre sur les deux fronts en même temps. Le mal grandissait et étendait de plus en plus sa menace sur eux. Deux des leurs étaient sans doute entre ses griffes. Il fallait agir vite, choisir.

La guide adressa un sourire rassurant à Andewen et Thuranor qui lançaient sur elle des regards inquiets. Elle saisit la main que la menestrelle lui tendait pour l'aider et se releva.

"Je vais bien, c'est Atanys qui est en danger, nous le sommes tous je le craints. Il faut nous hâter de résoudre cette énigme, J'espère qu'ainsi nous pourrons affaiblir le mal à l'œuvre dans ces bois, suffisamment pour que Baie d'Or puisse être ramenée parmi nous et que nos amies aient une chance de le repousser."

Fermant les yeux elle envoya une pensée à Atanys, mêlée d'espoir : Je ne t'abandonne pas, n'abandonne pas non plus. Puis elle fit signe à ses compagnons, ils devaient repartir au plus vite et trouver ces fleurs. Elle pria Elbereth pour qu'elle guide ses pas sur le bon chemin. Regardant à gauche puis à droite, elle longea la rivière en amont.

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'Fortune' : 2

(un score extrême, Melwaen...pour le meilleur ou pour le pire:)

Jadis, il était admis parmis les Maîtres de la Tradition que les Ents-Femmes avaient du être passablement nombreuses. Toutefois, Neuf seulement étaient retenues comme les Majeures, les Reines de la Forêt: Erostolna, Braneglade, Cordofëllië, Lenwena, Dorolïn, Saeloth, Merryleaf et surtout, Fimbrethil, leur Guide. Les noms ont lentement changé au cours des Âges, mais peuvent encore être entendus, dit-on, au voisinage d'étranges fleurs perdues dans la Vieille Forêt: peut-être Andewen, ou Melwaen elle-même, les ont-elles recherchées par le passé...

La Guide des Ombres, en tout cas, gardait le souvenir clair de l'ancienne porte des Galgals: située à l'orée sud-est de la Vieille Forêt, il lui semblait que là se trouvait en effet une fleur pâle aux longs pétales nacrés, qui dans le vent murmurant semblait chanter un prénom...

...Mais outre son inquiétude pour ses compagnes perdues, ou pire, dans cette Forêt hantée, un doute lui rongeait le coeur. Car des Neuf Femmes-Ents, seul Fimbrethil n'avait laissé derrière elle aucune fleur...

(Pour Thuranor)

Le Capitaine, bouleversé par ses douloureux souvenirs, n'avait pas vu Atanys s'enfuir du pas léger des Elfes, et à présent son devoir était clair: protéger celle qu'il aimait, et celle qui les guidait. Il allait s'élancer à leur suite quand un mot, ou une pensée, le retint un instant... Telle un pétale, c'était l'ultime souffle d'une volonté très assoupie, peut-être au seuil de la mort: "Les Trois ...contemplent l'Ombre devenue Île...l'Eau devenue le Temple...où sommeille F...."
Il avait déjà entendu ces mots.

(pour Atanys)

Le Saule gigantesque dressé au-dessus de toi avait la sagesse et la puissance de millénaires passés à ronger, fendre la pierre, tisser des complots et mener des guerres; et l'ancienne magie de la Terre, redoutable et secrète, dépassait les voies de la Lumière ou de l'Ombre car elle n'était ni l'une ni l'autre...
Atanys perçut comme un écho de pensée chez la chose dressée entre elle et son amie, gisant inanimée sur le sol de la Forêt. Déjà Amarthaina était enveloppée de racines, tissant autour d'elle un linceul brun. L'Être en forme de Saule qui dominait la magicienne lui proposait un Pacte:
" Ton amie est en mon Pouvoir. Si tu me défies, je commencerai par l'écraser avant de te détruire à ton tour. "
La note de moquerie dans la voix de la chose-arbre était clairement audible.
" Tu n'es pas comme ton amie. L'ombre est en ton coeur, jeune Ombre... Il serait bien plus simple de t'accorder avec ta vraie nature; et je t'enseignerai d'autres sortilèges... J'épargnerai ton amie. Tu n'as qu'un mot à dire... "

...Mais les voies du Pouvoir de la Terre sont mystérieuses. Atanys sentait affluer en elle, comme montant du sol et des racines, une force opposée à celle du Vieil Homme-Saule: et cette force portait un défi. Nulle certitude, mais un faible espoir. Melwaen n'en était pas la source, car ce pouvoir portait en lui à la fois les Ténèbres et le Jour. Mais Atanys savait qu'elle n'était pas oubliée: à l'instant même, la Guide des Ombres songeait à elle, s'inquiétait; et Thuranor, Andewen, Daemoth...également.

Puis, ce fut le silence, un moment d'exception en parfait équilibre entre la Force secrète et le Pouvoir de l'Homme-Saule, et elle sut qu'elle devait choisir.

(Et ce choix, tu me l'envoies par MP stp Ata:)

Le chemin à travers la Vieille Forêt fut long et fastidieux; sans cesse, la Guide des Ombres devait user de tout son pouvoir pour déjouer les maléfices d'arbres hostiles et faire fuir les choses immondes tapies dans les parties les plus sombres du bois. Malgré cela, sire Thuranor dut plusieurs fois prendre la défense des damoiselles Elfiques, et le fer de sa lame se teinta d'un sombre ichor vénéneux. Alors qu'ils passaient près d'un endroit que Melwaen estima être tout proche de la demeure de Tom Bombadil, une sorte de rumeur parcourut la Forêt, comme un écho venu de l'ouest; une onde de rage fit trembler les troncs et même la terre, comme si une volonté néfaste était entrée dans une terrible colère; puis elle s'éteignit.
Redoublant de prudence, les trois compagnons poursuivirent leur route; peu à peu, les arbres cédèrent tandis que le terrain s'abaissait brutalement, et ils parvinrent dans une zone marécageuse où les arbres se faisaient plus rares. Mais un froid glacial tombait des hautes falaises de roc pâle bordant l'orée sud-est de la Forêt: là, se dressaient les Galgals.

Domptant leur peur, les trois amis atteignirent un espace où la face du rocher, ailleurs dénudée, présentait ici les contours d'une porte. Elle était massive, à peine plus qu'une énorme pierre vaguement dégrossie: mais une telle ombre de peur et de mal en filtrait, que la végétation alentours, renonçant au combat, cédait la place à un sol spongieux semée de flaques d'eau croupie.

Pourtant, rendue plus belle encore par cet écrin de laideur et de mort, une unique fleur pâle dressait là le joyau blanc et pur de sa corolle nacrée. Et comme ils s'approchaient, Thuranor, Andewen et Melwaen entendirent tous trois le murmure d'un prénom fort ancien...

"... Silloth...", semblait chanter le vent.

...Et ils surent qu'ils avaient trouvé la première des Trois Fleurs.

...Et il y eut deux réponses.

La première n'était ni parole ni son. Ce fut une image, celle de trois êtres gigantesques et majestueux, arbres et femmes à la fois; leurs branches ondoyaient dans le vent comme des bras verts et bruns, sauf qu'il n'y avait pas de vent. C'était un signe d'adieu vers une quatrième Ent-Femme, plus belle et plus grande encore.
Puis, trois fleurs remplacèrent les trois créatures...mais demeurèrent tournées vers leur reine qui s'abolissait dans la nuit.

La seconde réponse était comme un écho aux craintes de Melwaen pour ses amies disparues...

(Oublié de faire le lancé avec le message précédent, désolée )

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'Fortune' : 58

(*sifflement d'admiration*)

(Bravo, autant au dessin qu'aux écrits ! C'est moi qui vais bientôt avoir des complexes;)

(oooooouh il est sublime ce petit dessin ! Merci ! Sinon histoire de, pour le rp, je dois reposter ? Je profite pour le demander ... Ou je dois attendre ? J'éditerai pour insérer le rp si il faut =))

Andewen s'éveille d'une transe profonde, comme une eau chaude et sombre. Mais ce réveil a la forme de son preux Chevalier du Gondor, aussi n'est-il point douloureux.
Au sortir de ce rêve, elle perçoit que la fleur dont elle a chanté le nom lui a déjà parlé; un murmure parmi d'autres, caresse sur ses pensées: "cherche la seconde fleur, éveille-la aussi..." Des images se répètent, la statue près du Manoir, les Ombres...cheminant dans la brume...

(vous êtes tous les 3 réunis, chacun peut poursuivre ou donner son idée. Pour Amy, j'ai envoyé un MP; tu peux reposter aussi en tenant compte de ce que j'y précisais. Au cas où tu voudrais des détails, MP-moi !)

Le chant achevé, tous demeurèrent silencieux comme si personne n'osait briser la magie qui avait retenti sous la forme de la voix cristalline. Et ce fut finalement celle qui la possédait qui parla la première.

"J'ai entendu la fleur en pensée, il nous faut trouver sa jumelle. Je chanterai son nom pour l'éveiller à son tour. Noble guide des Ombres, nous vous suivons." -dit Andewen.

Melwaen regarda autour d'eux, elle ignorait quel chemin il leur fallait suivre exactement. Elle songea qu'il lui fallait de nouveau se fier à ses instincts. Les mots lui revinrent : "la seconde dans les brumes endormies." Elle repensa à cet endroit où des ours sauvages et animés par un esprit mauvais avaient élu leur tanière. L'endroit était toujours recouvert de brouillard et il lui semblait que caché parmi eux, une frêle fleur se dressait. Si c'était bien celle qu'ils leur fallait trouver, ils devaient repartir en chemin inverse en longeant la rivière. Le chemin était plus facile à repérer ainsi plutôt que de s'enfoncer parmi les arbres.

Elle jeta un oeil à ses compagnons, s'attardant sur Atanys dont elle ne savait que penser.

"Remettons nous en route mes chères Ombres. Chaque seconde compte."

Ce fut au début un cheminement lent parmi des herbes folles, des arbres noirs et effrayants, où les ombres cachaient d'horribles bêtes corrompues. Mais peu à peu, il sembla qu'un pouvoir étrange s'éveillait dans la forêt, si bien que les puissances ténébreuses doutaient et reculaient, et le chemin se fit plus facile. Quel qu'il fut, ce nouveau pouvoir n'en était pas moins inquiétant: aux oreilles de Thuranor résonnaient des voix de créatures sylvestres, semblables à des appels étranges; dame Melwaen vit un instant une sorte de reflet d'elle-même, mais entièrement végétal, lui apparaître parmi les branches qui s'écartaient sous une force invisible...
Seules, Andewen et dame Atanys, qui fermait la marche en silence, paraissaient épargnées par les sortilèges du lieu.

La forêt se fit plus dense, plus sombre, comme le petit groupe approchait l'endroit que la Guide des Ombres recherchait; des pans de brume, peu à peu, noyaient les racines tordues comme des membres convulsés. Un froid soudain tomba, cependant que d'étranges mugissements se faisaient entendre sous les arbres... C'est alors que plusieurs choses se produisirent.

Thuranor, qui ouvrait la marche, se trouva soudain dans une eau glaciale montant jusqu'aux genoux. A ce moment précis, Melwaen et Atanys vacillèrent toutes deux, comme frappées d'une main de géant, ou par une vague de terreur... Seule, Andewen demeura immobile, l'esprit tendu; car le Gardien de la Seconde Fleur approchait et elle l'avait prévu.

(faites-moi tous une description de ce que vous comptez faire et effectuez un jet de dés:)

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'Fortune' : 14

Les yeux s'ouvrirent difficilement sur une image floue à dominante verte. La faible lumière qui l'inondait satura sa vision et ce n'est qu'au bout de quelques minutes d'effort qu'elle put ouvrir ses grands yeux verts sans être éblouie et identifier ce qui l'entourait. Elle était dans la forêt, adossée à un arbre. La mémoire lui revint au fur et à mesure que les derniers évènements se déroulaient à nouveau dans son esprit, spectatrice de ses propres actes. Elle posa les yeux sur ses blessures, l'une après l'autre, au moment où elle reçu chacune d'entre elles, ressentant à nouveau la blessure avec la même intensité. Ces ouargues étaient féroces. Un sombre pouvoir les a poussé à attaquer, leur donnant encore plus de force et de hargne au combat.
Amarthaina sentit ses forces revenir peu à peu, sa chair resta meurtrie par les crocs et les nombreux coups de griffes mais elle savait que sa douce peau d'Elfe cicatriserait sans garder la moindre séquelle de ce combat. D'ailleurs elle sentit comme une force réparatrice émaner de la terre, du sol, des arbres et des quelques plantes environnantes. Cette partie de la forêt l'apaisait et semblait prendre soin d'elle. Elle avait le sentiment de se retrouver dans son "élément". Cependant, au moment où elle se réveillait, la souffrance était encore présente, les écorchures et les déchirures de son armure étant comblées par des plaques de son sang séché.
L'ombre était à l'oeuvre dans cette forêt et elle devait rejoindre ses compagnons. Et c'est avec courage et détermination qu'après quelques instants de repos, la jeune Elfe se dressa avec beaucoup de fierté sur ses pieds et s'enfonça encore une fois au milieu des arbres...

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'Fortune' : 74

La Chasseresse se remettait en marche. Lentement, sa détermination grandit, cependant que les blessures qui la ralentissaient au début contribuaient peu à peu à affermir sa volonté. Derrière elle, une forme silencieuse l'observa disparaître prestement dans les fourrés; l'étrange créature sourit, puis s'élança vers le nord...

Amarthaina courait presque à présent. Sa plus grave blessure, juste au-dessus du genou, aurait dû la contraindre à boîter; mais elle était une Elfe, infatigable et brave, endurcie par de nombreux combats. De plus, la plaie avait été pansée, quoique de façon étrange: de longues feuilles vert tendre formaient un entrelac complexe sur la blessure, sans la comprimer ni gêner ses mouvements. Il s'en élevait une douce odeur, telle un souffle printanier: et Amarthaina l'identifia tout en courant péniblement sous les frondaisons: de l'Athelas.

Qui avait pu la soigner puis l'abandonner ainsi, elle l'ignorait; mais elle sentait croître dans son coeur un sentiment d'urgence angoissant comme elle n'en avait jamais connu, et elle sut que ses amis étaient en grand danger...