Jeu de Rôle Fofo: Introduction

Lorsque l'être qui se faisait appeler Tom Bombadil était venu dans cette partie du monde, alors recouverte d'impénétrables forêts, il existait trois puissances distinctes qui se livraient de silencieuses batailles depuis des temps immémoriaux.

Le premier de ces pouvoirs, le plus ancien, résidait dans la partie centrale de l'actuelle Vieille Forêt, un lieu envahi par les saules; il portait de nombreux noms et revêtait de nombreuses formes, sa favorite étant celle d'un arbre énorme et capable de s'animer, et même de se nourrir au moyen d'une gueule dissimulée dans ses racines. Tom l'endormit presque complètement, de sorte que ses pouvoirs ne pouvaient affecter que les plus distraits et les plus imprudents voyageurs.

Le second courait dans les eaux de la forêt, venu au temps lointain où les Valar façonnaient le monde. Un esprit servant le puissant Ulmo s'était attardé là, et longtemps les maléfiques créatures de Morgoth avaient été tenues en échec par son pouvoir. Lorsque le Seigneur des Ténèbres vainquit les Elfes, il fut longtemps contraint de se dissimuler. Puis Tom vint et le libéra: et cet esprit s'incarna sous une forme visible, Baie d'Or.

Le troisième pouvoir, venu lorsque Sauron ensorcela les tombes des Dunedains connues sous le nom de Galgals, avait rampé depuis les tertres froids où les ossements s'agitaient dans la nuit. Il n'avait plus de nom, mais pouvait revêtir des formes de peur, corrompre les arbres et les animaux. Les ours écorchés et maladifs perdus dans les brumes froides, les araignées géantes peuplant les sous-bois les plus ténébreux de la Vieille Forêt, étaient son oeuvre. Et aujourd'hui, il avait été appelé, alors que le pouvoir déclinant de Tom ne pouvait plus le contenir aux frontières de la Forêt: des intrus, Elfes et Humains, devaient être détruits.

Confiant dans sa force ancienne, il déploya des ombres qui n'étaient pas simplement une absence de lumière, mais des choses presque vivantes propres à glacer les coeurs et étrangler ses proies; mais l'Humain avait brandi le fer et le feu et prononcé des paroles antiques, tenant en échec les ténèbres. Les trois femmes-Elfes recélaient aussi un répugnant pouvoir de lumière et de joie, et les formes-ombres qui le servaient reculèrent.
Son mépris fut changé en rage, et le revêtit d'une forme tangible...

Andewen, Melwaen, Atanys et Thuranor: vous voyez les brumes s'écarter dans un cri épouvantable. D'abord, des ombres rampantes en surgissent, prenant peu à peu la forme de mains squelettiques et glacées: il y en a environ quatre pour chacun d'entre vous.
Derrière, une créature de nuit se dessine dans la brume. Sa forme est insoutenable et fluctuante, vous n'en apercevez que deux vastes ailes de chauve-souris, et un crâne ricanant et difforme, de la taille d'un homme adulte. Vous allez me décrire soigneusement l'action ou le sort que vous utilisez...

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#1 'Fortune' : 51

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#2 'Fortune' : 92

CASPER

Thuranor ne pouvait pas reculer, il n'avait pas le droit de faiblir, il devait veiller sur la Guide, sur son aimée et sur son amie Atanys...

Il fit donc un grand pas en avant et levant haut dans les airs sa lame antique, il fit sonner son cor et appela à lui Ceux qui avaient failli aux Champs aux Iris, et les parjures vinrent honnorer leur serment en se ruant sur les ombres rampantes...

L'un d'eux(Casper^^) se saisit de la bannière de la Maison d'Orngiliath figurant l'arbre blanc sans couronne et se rua à son tour dans la bataille en hurlant au milieu des éclairs et des brumes déchiquetées un chant de guerre de l'ancien Nûmenor...

Thuranor scanda le nom d'Amarthaina pour raviver la flamme de la vengeance parmi les Ombres, car il croyait leur amie elda à jamais disparue.

Ses muscles furent mûs par le désir de justice et la volonté inflexible de protéger ceux qu'il aime, la lame antique tournoya à une vitesse vertigineuse dessinant de scintillantes arabesques et déchiquetant en lambeaux les êtres ténèbreux sur sa route...

...route qui le menait tout droit vers l'Horreur ailée qui avait surgi des brumes maléfiques...

(PS: je fais un premier jet pour moi et un second pour Casper et ses copains^^...Au pire ne tiens pas compte du second jet)

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#1 'Fortune' : 46

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#2 'Fortune' : 82

L'Être sans Nom ne pouvait voir le monde de la lumière à la manière des Elfes ou des Mortels; tout comme les redoutables Neuf, sa perception était entièrement spirituelle, et ténébreuse. Mais les formes vivantes créaient dans sa pensée des ombres diffuses, hormis en plein soleil. Dans les sous-bois envahis de brume, alors qu'un pâle croissant de lune cheminait au-delà des arbres, elle pouvait en revanche percevoir parfaitement les gestes, les sons et les personnes... Et jusqu'aux formes de la pensée et aux forces de la magie. Son plan avait été d'écraser quatre intrus, puis devant leur résistance inattendue, de les terroriser, les isoler et les étrangler un à un.
Il déploya tout son pouvoir pour dresser contre elle-même l'immense force qu'il percevait en Atanys, peuplant son esprit de ténèbres. La seconde menace sérieuse était la magicienne: se détournant de leurs autres cibles, une douzaine d'horribles mains griffues entourèrent Melwaen, prise comme dans un tourbillon de brume noire. Les premiers éclairs qu'elle lança pour se défendre se perdirent dans les sombres volutes qui l'engloutissaient...

... Mais comme l'Être sans Nom se disposait à déchiqueter le chevalier humain, puis à achever les femmes-Elfes, d'étranges formes émergèrent de la brume pour secourir les intrus, fantômes surgis du passé, spectres de lumière insupportables. Ses propres serviteurs, mains de glace et de nuit, lâchèrent leur proie pour contrer cette menace nouvelle; aussitôt les foudres de la Guide des Ombres les frappèrent de leurs traits blancs.

Alors, s'élançant au son d'anciens cris de guerre, les Guerriers du Passé livrèrent bataille à ceux de la nuit.

Les flammes s'élevèrent autour du bâton enchanté de Melwaen qui, usant de tout son art, déchaînait les forces du feu et de la lumière.
Andewen avait créé autour d'elle une zone de paix que nulle ombre ne pouvait ternir ni souiller; elle put ainsi secourir Atanys, qui paraissait grandement atteinte.
Menant sa garde fantômatique, Thuranor avançait lentement parmi les mains spectrales, sous la bannière de ses ancêtres revenue du passé; et les choses de la nuit se muaient en horreurs dans leurs convulsions, puis s'abolissaient et se résorbaient en néant...

"... Maudites créatures..."

La voix n'était pas un son, elle transperçait le coeur et gelait l'âme, comme si l'hiver avait pris corps et parlait par le vent.

"... Vous avez suivi une folie, et celle-ci vous perdra... Fuyez, ou périssez !"

Et la Chose rejetta l'ombre qui la voilait; elle s'abattit sur les quatre héros et chacun se retrouva seul dans la nuit...


(hum, que décidez-vous ?)


p.s: bien vu les jets de dé, Melwaen et bravo pour le joli dessin Thuthu !

Ainsi aveuglé, Thuranor se concentra afin de retrouver son calme et les battements de son coeur cessèrent peu à peu de marteler ses tempes ...

Il tâcha de se fier aux sons qui l'entouraient, derrière lui, lui parvint le chant de la ménestrelle étouffé par les ténèbres et il sût que leur adversaire lui faisait donc face...

-"Quand tout n'est plus que noirceur, même la plus petite lueur d'espoir peut faire la différence" les paroles de son aimée résonnaient en lui comme un chant léger, et la main du capitaine vint se poser sur le médaillon d'Edhelharn contenant la mèche argentée qu'Andewen y avait enfermé après l'avoir forgé pour lui.

Libérant le bijou de sa chaînette d'argent ancien, il le brandit au dessus de sa tête et une faible lueur bleutée commença à percer l'obscurité (puis à la dissiper d'une myriade de traits de pureté? HOP UN JET)

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'Fortune' : 28

Melwaen se retrouva seule parmi les ténèbres. Tout de suite ce ne fut pas de son propre sort qu'elle s'inquiéta mais de celui de ses compagnons. Elle ignorait où elle se trouvait, si c'était une illusion ou la réalité. Toutefois elle ne perdit ni espoir ni courage et fit de nouveau appel à la lumière. Elle n'était pas elfe à abandonner, jamais, ses amis comptaient sur elle. De nouveau elle brandit son bâton et le fit scintiller droit devant elle.

"Qu'as tu fait de mes compagnons ? Je ne te laisserai pas les emporter !"

Elle lança un nouvel éclair en face d'elle sans trop savoir où se trouvait la créature, elle ne ressentait aucune présence autour d'elle ni amie ni ennemie.


Parallèlement, la ménestrelle s'était également retrouvée seule dans l'obscurité et sa première pensée à l'image de sa guide avait été pour un autre, Thuranor. Elle n'aimait pas être séparée de lui et encore moins le savoir en danger. Un instant elle se sentit un peu paniquée mais très vite elle se redonna du courage, chantonnant la mélodie d'un capitaine épris d'une oiselle. Retrouvant sa ferme résolution, celle de venir à bout de ce mal, elle cala sa harpe contre elle et reprit une mélodie pleine d'espoir. La lumière la nimba, la protégeant contre les assauts des ténèbres. Elle se concentra sur sa musique et sur son amour, ils étaient ses talismans et rien ainsi ne saurait l'atteindre.


(désolée j'ai pas trop compris le coup des ténèbres tout ça, j'espère que ça ira )

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#1 'Fortune' : 6

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#2 'Fortune' : 76

(HRP Ha bah alors les ténèbres c'est rien qu'un sort de bas niveau de magicien qui fait que tu te retrouves au centre d'une sphère de ténèbres de 3 pieds de rayon à partir de toi...évidemment seule la lumière magique peut la dissiper, une torche serait sans doute sans effet...*range son Master* LOOOOOOOOOOL)

Melwaen avait lancé un éclair dans la nuit. Il s’y perdit sans écho, sans le moindre signe de succès ou d’échec.

Les ténèbres autour d’elle parurent soudain changer. Au début la noirceur demeura absolue, au point qu’elle n’était même plus sûre d’avoir encore les pieds sur l’herbe de la Vieille Forêt. Peut-être était-elle devenue brume comme celle qui devait régner sur ce champ de bataille des Ombres, où ils avaient…vaincu ? …perdu … ? impossible de le savoir. Seule certitude : elle était seule, plus qu’elle ne l’avait jamais été, sauf peut-être…

…Il faisait plus froid. La nuit était cependant moins obscure à présent : et elle commença à discerner quelques détails du paysage alentours.

Ce n’était plus la Vieille Forêt. Le ciel, bien visible en l’absence de tout enchevêtrement de branches, était crépusculaire. Des nuages bas altéraient la lumière du soleil mourant, la changeant en ors tristes et tonalités rouges sombres, comme si des larmes de sang s’apprêtaient à pleuvoir sur les terres mornes où elle déambulait. Une rivière coulait, toute proche, mais son chant était moins qu’un murmure funèbre. Le sol était nu, pierreux, et vide hormis les corps qui le jonchaient.

Une bataille. Encore une, peu importait laquelle ; et peu importait le vainqueur.

Sous les bannières déchiquetées flottant dans l’air rouge et mort, vainqueurs et vaincus gisaient côte à côte dans leurs cuirasse de fer, inutiles telles les coquilles d’animaux fracassés. C’aurait pu être une bataille d’un lointain passé, ou bien la toute dernière de ce monde. Les morts se ressemblaient tous, sauf…

…Elle sut avant de le voir quel visage elle cherchait, vers quel corps elle marchait.

« Ma i lusta hroa sina ilya i leve nin ? Masse faialya si ? Lumi ahier ar umin cenë uswë. Mallo tuluva i calla ? Ma ëa er calla ? »

Il se tenait debout, seul élément tangible dans cet univers morne et irréel. Une haute silhouette vêtue de mailles elfiques, ses longs cheveux flottant dans le vent froid.

« ELLANDIL ! »

Comme elle courrait vers lui il sembla à Melwaen que comme dans un mauvais rêve, il s’éloignait, ou se rapprochait si peu…jusqu’à ce qu’elle réalise que ses jambes n’avaient ni la force, ni la taille de celles d’une Elfe adulte : elle était une enfant, à peine plus grande qu’une humaine de dix ans.
Le visage qu’il tourna vers elle était celui de ses souvenirs, beau prince sorti de ses rêves. Juste, sa peau était si pâle, son sourire si étrange…


« Approche, Princesse. Je suis de retour. »



Cité dans un précédent récit de Melwaen:

Masse faialya si ? = Où est ton âme maintenant?
Ma i lusta hroa sina ilya i leve nin ? = est ce que ce corps vide est tout ce qui me reste ?
Lumi ahier = Les temps ont changé
Ar umin cenë uswë = et je ne vois pas d'issue
Mallo tuluva i calla ? = d'où viendra la lumière ?
Ma ëa er calla ? = y a t'il encore une lumière ?

Un bref instant, la victoire avait semblé si proche; puis l'obscurité était tombée, et avec elle le désespoir.
Andewen répondit de la seule façon qu'elle connaissait: reprenant la tristesse dirigée contre elle par un esprit maléfique, elle l'intégra aux sentiments qui peuplaient son coeur, en thèmes musicaux reflétant ses propres doutes, joies, peines, amour pour ses amis et pour son Capitaine. Elle savait que c'était le bon moyen, mais aussi qu'elle n'avait pas assez de force pour contrer ce qui devait être un esprit né avant le monde, l'un de ces êtres apparentés à Elbereth et Manwë, que l'on nommait Maïar...
...Mais son chant, si modeste fut-il parvint à maintenir un cercle de lumière autour d'elle, et d'Atanys qui gisait sur le sol. Et comme elle sentait son esprit vaciller, sa pensée se revêtir de couleurs d'un passé lointain où des mains inconnues déposaient une enfant au creux d'un arbre, elle sentit soudain une force neuve et fraîche guider ses doigts sur les cordes d'argent, amplifier sa voix légère telle un oiseau rapide.
A ses côtés, Atanys s'était redressée; son bâton s'enfonçait profondément dans la terre noire, et avec les yeux des Elfes Andewen perçut les ondes de pouvoir pur, semblables aux cercles d'une pierre tombée dans un vaste étang, qui comme des vagues vertes pulsaient depuis le bois et traversaient la terre, elle-même, toute chose. Son amie était méconnaissable: nul changement visible dans ses traits; mais c'était comme si un pouvoir avait pour un moment, revêtu l'habit charnel d'Atanys.

Alors que les ténèbres commençaient à reculer enfin, Andewen entrevit un bref instant un visage, s'éloignant mais empreint d'une infinie tendresse, tandis qu'elle éprouvait dans son dos le contact rugueux du bois et de feuillages...

(note: voilà, 3 grandes baffouilles un brin longuettes, mais bon intensité dramatique oblige... Thuthu et Melwaen: vous pouvez agir; Andewen et Ata sont momentanément sur la touche. Amy, tu t'inquiètes pas, je vais te "réintroduire" )

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'Fortune' : 95

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'Fortune' : 81

Amarthaina se hâtait en silence, elle approchait du but et le sentiment de danger imminent se fit plus fort que jamais. Oubliant sa douleur et faisant fi de toute prudence, elle forçait l'allure et franchissait un buisson de ronces particulièrement dense, quand retentit un cri.
La voix était facile à reconnaître, c'était celle du vaillant Capitaine Thuranor. Mais il avait crié le nom de la Chasseresse...

Lorsqu'elle atteignit enfin la clairière où, sans qu'elle sut pourquoi, elle retrouverait ses amis, elle fut accueillie par un silence mortel.
Toute la Forêt s'était tue, et toute vie semblait retirée du sol froid et brumeux sur lequel elle avançait, une flèche encochée, tous ses sens en alerte. Une seule fois elle avait éprouvée cette sensation de silence sépulcral: lors de l'exploration des terribles Galgals.

Les premiers qu'elle retrouva furent Andewen et Atanys.
Les deux femmes-Elfes gisaient dans un cercle de brume blanche. La ménestrelle reposait semi-assise, sa harpe sur les genoux, la main encore posée sur les cordes froides. Atanys semblait être tombée sur elle en essayant de la protéger.
Toutes deux avaient les yeux clos et les lèvres bleuies.

Plus loin, Amarthaina aperçut Thuranor. Il avait du tenir son épée brandie, mais à présent son bras était abaissé. Sans bien distinguer ses traits, et quoiqu'il fut encore debout, la Chasseresse nota, alarmée, la rigidité de son maintien, l'inquiétante pâleur de son cou. Elle devinait que son regard était vide, tel celui d'un mort.

Et soudain elle vit Dame Melwaen; la Guide des Ombres, comme Thuranor, était encore debout; son visage demeurait impassible et froid, pourtant une lumière persistait en elle... Mais la surplombant de haut, une chose horrible s'apprêtait à la frapper: aux yeux d'Amarthaina, cela avait la forme d'un homme de haute taille, privé de chevelure, à la peau rouge pâle et au visage allongé tel un museau. Son corps était recouvert d'une fourrure lâche et terne; ses mains se terminaient en serres cruelles d'un rouge profond, comme maculées de sang. Ses grands yeux impitoyables étaient de simples points sur une surface jaune terne. Découvrant ses crocs, il s'apprêtait à mordre sa victime à la gorge.

(hum, je suppose que tu vas décocher une flèche, Amy...? vas-y donc, précise ce que tu vises et si tu le fais longuement ou pas, et effectue aussi un jet de dé)

Elle retrouva enfin ses amis mais ils semblaient différents et la chasseuse savait qu'il y avait une force, qu'elle avait déjà combattue, à l'oeuvre dans cette forêt qui pouvait jouer des tours aux esprits. Cependant la situation semblait critique et il fallait agir au plus vite. Amarthaina banda son arc et visa la créature se trouvant derrière Melwaen, attendant le tout dernier moment, juste avant que la créature ne l'effleure la peau de la guide, pour décocher sa flèche.

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'Fortune' : 61

L'être sans nom avait utilisé une grande part de son pouvoir pour lancer sur ses proies un sombre sortilège de peine et de désespoir. Escomptant sur des failles dans la force de volonté ou la pureté de ses adversaires, il les avait paralysés en les confrontant à leurs propres angoisses et désirs. Son plan n’avait que partiellement échoué.

L'Humain avait refusé le choix de la haine et cela était fâcheux ; quant à la sorcière Elfe, elle avait rejeté l'ombre corrompue revêtant la forme de son frère disparu. Mais il possédait d’autres armes que l’illusion et les fantasmes. Il pouvait étirer le temps vécu par ses victimes perdues dans leur rêve, et les frapper durant ce moment de vulnérabilité ; cela requérait encore du pouvoir, cependant, et l’être ténébreux dû puiser dans ses forces vitales pour accomplir sa mission. Mais le Maître l’exigeait, et la récompense comme l’échec seraient à la mesure de sa satisfaction… ou de sa déception.

Il lança ses maléfices de gel de l’âme sur l’humain, les deux femmes-elfes combattant côte à côte, puis tourna tout son pouvoir vers la sorcière qui les guidait. Son esprit prit une nouvelle forme, vampire plissé et hideux, et il se pencha sur sa victime avec avidité.

La flèche d’Amarthaina, décochée dans l’urgence, ne toucha pas une partie vitale de son être. Frappant le côté droit, juste au-dessus de sa taille, elle fut déviée par le cuir et la fourrure surnaturels qui le revêtaient, et l’espace de quelques secondes seulement, il fut distrait.

Atanys et Andewen, moins affectées par son sortilège d’altération du temps, commencèrent peu à peu à reprendre leurs esprits.

Thuranor rêvait, ou plutôt errait dans un cauchemar, dans lequel son frère tour à tour le blessait cruellement ou mourrait à ses pieds, en dépit de tous ses efforts. Sisyphe fratricide et crucifié, il subissait toute la malveillance du monstre de haine qui n’avait pu le corrompre et usait de ses pires maléfices pour le torturer. Soudain, l’ombre se leva quelque peu et une douce présence vint apaiser ses peines ; mais il était privé de forces et sa vie ne tenait plus qu’à un fil, plus ténu que le cheveu d’une Elfe. Il s’écroula sur son épée… Et tandis que son esprit glissait vers des eaux sombres et calmes, son regard se posa sur une fleur blanche, non loin de lui…

La seule à être brutalement libérée de l’emprise du monstre fut la Guide des Ombres. Sa combativité, obscurcie par les sortilèges de ténèbres, était demeurée intacte, telle la graine longtemps enfouie dans le sol hivernal. Mais le printemps était venu ; ouvrant enfin les yeux au monde réel, elle saisit aussitôt l’ensemble de la situation. Amarthaina, encochait une seconde flèche, le monstre près à l’achever l’instant précédent tournait son attention vers la Chasseresse : Melwaen n’aurait pas d’autre occasion…


(C’est à vous, les enfants )

Andewen sortait lentement de sa torpeur. Tout au long du combat magique qu'avait livré son esprit contre les assauts des ténèbres, une image ne l'avait pas quitté, celle de Thuranor, elle se souciait bien plus de lui que de ce qui pouvait advenir d'elle. Aussi, alors que la réalité semblait se matérialiser un peu devant ses yeux, elle le chercha du regard tout autour et son cœur sembla manquer un battement alors qu'elle le vit comme changé en statue à quelques pas d'elle. Un étau invisible oppressa sa poitrine de voir son visage ainsi torturé. Il fallait qu'elle le libère, peu importait le moyen. Elle ne se préoccupa même pas de ses autres compagnons, ni de ce que faisait la créature immonde, seul comptait son amour et le fait qu'il vive. Elle ne réfléchit à rien, elle n'écoutait que ce que dictait son cœur. Peiniblement elle avança vers lui, ses jambes paraissaient lourdes et pas vraiment décidées à lui obéir pourtant elle réussit à progresser trop lentement à son goût vers celui qui était devenu sa vie. Elle posa ses mains sur son bras qui lui paraissèrent froid comme la pierre et ses yeux ne trahissaient que l'effroi. Le seul remède qu'elle connaissait contre cela était sa musique, aussi comme elle l'avait fait un peu plus tôt, elle entama un chant d'espoir, une mélodie pure et cristaline qui dessina autour d'eux un cercle magique et lumineux. De peur que cela ne suffise pas, elle murmura autant pour lui que pour elle même :

"Thuranor je vous aime, vous n'avez pas le droit de me laisser, pas maintenant, jamais !"

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#1 'Fortune' : 79

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#2 'Fortune' : 6

L'esprit et le corps engourdis, Thuranor luttait avec le peu de forces qui lui restaient pour ne pas sombrer définitivement dans les eaux glacées de l'inconscience...

Sa volonté d'Homme avait plié face à la puissance de l'abomination qui s'était dressée sur le chemin des Ombres, mais le cauchemar ailé n'avait pas vaincu.Il sembla même que l'abomination avait délaissé sa proie...

Thuranor, face contre terre, commençait à recouvrer lentement ses sens, d'abord le goût âcre de l'humus dans sa bouche et l'odeur familière de la forêt un jour de pluie le rappelèrent au monde réel...puis, la fraicheur de l'herbe humide sur son visage acheva de le déconnecter du royaume des songes...

Et alors que l'étreinte se déssérait d'avantage, le capitaine terrassé échappait aux ténèbres et recouvrant peu à peu la vue, son regard figé et trouble se posa sur une tâche immaculée qui dardait vers lui ses rayons de douceur, et, dans un ultime effort, il parvint à plisser les yeux et la lueur devint fleur.

Le capitaine tenta de tendre la main vers cette lumière, mais ses muscles ne lui répondaient plus...

En un dernier echo de ce cauchemar qui prenait fin, la voix d'Hagenn lui parvint dans le lointain: "Protège Andewen mon frère! Ne nous abandonne pas!" et le chant des Ainur s'éleva en une douce et pure mélopée, incarnée par la voix et le chant d'espoir de son aimée.

Andewen entonnait le chant qu'elle avait composé pour lui, un laï contant leur première rencontre, les premiers émois de leur amour naissant, le serment de la Lorien prononcé sous les regards des sentinelles de pierres, le premier baiser ayant enchainé leur coeur l'un à l'autre, la douleur insupportable de leur éloignement, le choix irrémédiable de partager sa vie et l'impossible évocation de vivre l'un sans l'autre...

Thuranor, rassénéré par le chant suave et passionné de la ménestrelle, mais toujours paralysé, pria Eru de lui prêter encore un peu de vie et il parvint à faire bouger ses lèvres:
-"Andewen...gùren... linna...linnà estalöth...estalöth..." Andewen...mon coeur, chantez le nom de la fleur...le nom de la fleur, avait-il murmuré de toutes ses dernières forces...

(heu je jette un dé au cas ou même si je pense que c'est plutot le resultat d'Ande qui détermine l'évolution de mon etat^^)