Il faut bien des histoires pour un seul vrai récits, et plusieurs ensemble pour faire un seul livre. Voici un nouveau passage de ce volume dédié aux Semi-Elfes que vous tenez en main:
"Au long des années sombres que traversèrent les Gens de Beleriand après Nirnaeth Arnoediad, la bataille où périrent tous les espoirs de victoire des Noldor, les royaumes Elfiques tombèrent l'un après l'autre: Doriath, Nargothrond, Gondolïn... Dans les archives de Maître Elrond sont conservés les récits de la chute de cette dernière cité, tant des trahisons et des fourberies de l'Ennemi qui la rendirent possible, que des hauts faits accomplis même dans la défaite par ce peuple valeureux, ses Capitaines, et son Roi. Comme tout cela est dit ailleurs, je n'évoquerai ici que deux noms, à juste titre révérés dans la mémoire de tous les Elfes et de beaucoup d' Humains: celui d' Eärendil, et celui de Glorfindel.
Nous le nommons: Prophète, le coeur de notre Confrérie, revenu parmi nous par-delà les Mers de l'Ouest; dans quel but mystérieux, je ne saurais le dire. Nombreux les exploits qu'il accomplit aux Jours Anciens, lorsque prit fin sa première existence: avec Ecthelion de la Source, il combattit vaillament à Nirnaeth Arnoediad, couvrant les flancs de l'armée de son Roi durant une retraite qui autrement se serait changée en désastre, pour les soldats mais aussi pour toutes les Terres du Milieu. Car avant de mourir le Seigneur Humain Hùor avait prédit au Roi qu'il devait vivre, pour que de chacun d'eux naisse "une Etoile qui triompherait des Ténèbres".
Bien plus tard, après la chute de Gondolïn, les survivants de la cité en fuite dans les montagnes furent pris en embuscade par des Orques postés là, commandés par un Démon du Feu, Valarauka ou Balrog comme on les nomme: et Glorfindel l'affronta seul, et blessé à mort se jeta sur le monstre et l'emporta dans l'abîme, si bien que son sacrifice permît aux survivants de s'échapper enfin.
Ici cette histoire rejoint la mienne, car dans les vallées des Falas près de la mer où s'attardait le pouvoir d' Ulmo, en cet âge ténébreux, les miens avaient trouvé refuge. Notre reine était Dame Elwing, fille de Dior dont j'ai déjà parlé: descendante de Beren et de Lùthien la Belle. Et elle portait au front le Silmaril repris par Beren et Lùthien à la couronne de fer de Morgoth.
Le chef des survivants de Gondolïn vint la trouver, et lui demander l'hospitalité; et à notre surprise, c'était un Humain, mais comme enveloppé d'une écrasante majesté: Tùor, fils de Hùor. Son épouse était Idril, princesse de Gondolïn, et avec eux marchait un jeune homme d'une grâce inégalée, à la fois Elfe et Homme, le visage comme une lumière venue du Paradis: Eärendil. Puissant dans sa noblesse et sa beauté avait été mon seigneur Dior, mais sur Eärendil brillait la flamme de Valinor, qui le désignait, lui, comme " l' Etoile qui triompherait des Ténèbres ".
Nous les accueillîmes parmi nous, et ne formâmes plus qu'un seul peuple, où se mêlaient Elfes Gris, descendants de Nandor, blonds Noldor de Gondolïn, et même des Humains. Ce fut un temps béni au milieu de nos peines."