La Lorien un coup de coeur (épisode 3)

Hélas pour Thuranor, son cheval fit un pas, une flèche siffla depuis les cieux et en plein coeur frappa...

Le capitaine bascula en arrière et tomba lourdement sur le sol pavé de feuilles d'or, plongeant à nouveau dans le royaume d'Irmo que l'on nomme aussi Lorién.

Eros se nommait l'elfe qui décocha le trait mortel, et jamais auparavant sa cible il ne manqua. Replaçant religieusement l'arc blanc dans son dos, il ordonna tristement que soit emmenée la dépouille jusqu'au bivouac naugrim le plus proche. Car au vu de son accoutrement, l'étranger n'était pas un orque ni un espion de Saroumane ou de Sauron, et il
mériterait une sépulture décente ou peut-être un bûcher funéraire, ce que sauraient lui donner les nains connaissant leur affaire.

Lorsque les sentinelles de la Forêt d'Or descendirent des nobles arbres afin de s'éxecuter, l'un d'entre eux s'écria à vrai dire stupéfié: "Il est vivant!". Eros se retourna et fixa la victime du haut de son mallorne et bien qu'à plus de cinquante pieds de haut, il n'échappa point à sa vue perçante que la poitrine de l'Homme s'animait à intervalles réguliers...C'était impossible...

Le capitaine elfe descendit avec grâce et dextérité du majestueux arbre blanc pour aller y quérir une explication...

Il fallut calmer Rôthinzil lequel ruait et se cabrait gardant les sentinelles elfes à distance en défendant son maître...

Une fois qu'il eut apaisé le destrier de quelques mots choisis dans le langage des bêtes, il se pencha sur l'étranger pour le dévisager: visage mat bordé de cheveux noirs et d'une barbe taillée, front cerclé d'un diadème ouvragé. Les traits durs de celui qui a voyagé, mais la sérénité et la détermination d'un homme de haute lignée. Il était de grande taille, portant une livrée noire par dessous un plastron et un haubert de maille. Il constata que la flèche de frêne blanc les avait bien tous deux transpercés... Il déboucla les sangles en quête de vérité, désentravant la lourde armure percée..."Nimroth" murmura-t'il pour lui même, découvrant l'Arbre Blanc trônant sous le plastron. Il y avait sept étoiles, par dessus sept branches, et aucune goutte de sang pour venir les souiller..."Elendil" pensa-t'il très fort "ami d'Atalantë".Eros en était persuadé, l'Homme était un elendil, un ami du passé...

Enfin l'elda fut médusé découvrant l'endroit où la pointe de flèche s'était arrêtée nette. Simplement , posée contre le coeur de l'inconnu, légère et fragile, une petite feuille dorée s'était interposée...