Le petit matin se levait enfin sur Esteldin. Le soleil de par ses rayons caressant semblait vouloir sortir Andewen de sa torpeur. Pourtant tous ces jours si elle avait été tellement heureuse. La raison de ce bonheur avait un prénom, le plus beau qui puisse sonner à ses oreilles pointues : Llestaelendelieth. Ils avaient partager de nombreux moments ces derniers temps et chaque fois ils emplissaient son cœur de joie et de tendresse. Chaque fois aussi son cœur qui pourtant menaçait d’exploser avec tout cet amour qu’elle portait, en accueillait d’avantage en son sein.
Elle avait aimé l’elfe au premier regard qu’elle avait posé sur lui. Pourtant jamais elle n’aurait imaginé qu’il puisse les partager. Il brillait aux yeux de tous, elle était terne et se cachait. Et puis très vite elle découvrit qu’il en aimait une autre. Elle n’en fut même pas blessée, seul son bonheur à lui importait à ses yeux. Pour elle ne savait qu’elle raison il lui accordait une certaine affection et elle s’en contentait, espérant qu’elle évoluerait en profonde amitié.
Puis un jour elle avait eu ses mots stupides bien que sincères « vous m’êtes très précieux » et il l’avait interrogé sur ses sentiments que pourtant elle aurait voulu taire à jamais. Et il avait bien fait, il avait été touché, il avait voulu passer plus de temps auprès d’elle. Chacun de ses moments avaient été de tendresse partagée. Elle en gardait un souvenir ému, comme autant de petits trésors qu’elle ressortait de sa mémoire quand il était loin d’elle. Et enfin, enfin, le miracle s’était produit, il s’appelait amour. Llestael partageait ses sentiments, ils étaient désormais deux cœurs battant à l’unisson, deux êtres mais un même amour. Andewen ne s’était jamais sentie aussi vivante et heureuse que tous ces jours passés auprès de son aimé. Elle se sentait belle et importante à travers ses yeux, elle avait même gagné en assurance.
Mais ce matin son cœur était lourd. Toutes ces choses que l’on disait sur lui, ces mises en garde qu’elle avait reçu de certains, tout cela était comme autant de poignards en son cœur et en son âme. Pourquoi ces gens ne voyaient pas ce qu’elle voyait ? Ils auraient beau tenter de le salir à ses yeux ils échoueraient. Elle avait donné son amour et sa confiance. Elle croyait en Llestael bien plus qu’en elle-même.
Heureusement son amour la rendait forte, tout comme l’amitié des Ombres et surtout d’Amy dont elle s’était beaucoup rapprochée. Il était trop tard pour aller dormir à présent, autant donc se rendre utile. Elle sortit son épée de son fourreau, cette lame que son aimé lui-même avait forgé, sa protection, son talisman…