Andewen
Nombre de messages : 21 Race : Elfe Classe : Maître du savoir Date d'inscription : 30/06/2008
| Sujet: Au chant de l'aube Ven 4 Sep - 13:41 | |
| Il était tôt, si tôt que dans la maison tout comme au dehors chaque chose et chaque être semblait endormi. Sans bruit l'elda sortit de la demeure. Tout était éteint, même les étoiles d'Elbereth ne brillaient plus au firmament. Au loin à l'horizon les premières lueurs de l'aube donnaient au ciel un aspect rosé. Bientôt le soleil reviendrait, il commencerait son ascension jusqu'à rayonner tout là haut et faire profiter la nature et les Hommes de ses bienfaits. Tout était si calme à cet instant. Andewen aurait pu se croire seule au monde. Elle se sentait chanceuse d'assister à l'éveil de la nature et du monde pour ce jour nouveau. Pourtant une certaine mélancolie étreignait son cœur et même ce spectacle ne la consolait pas. Elle remonta l'allée de la résidence de Parth Aur. Sa robe bleu azur soulevée par la brise légère émettait un doux bruissement à chacun de ses pas. Elle chantonnait une petite mélodie qui lui trottait dans la tête depuis qu'elle avait ouvert les yeux. Sa harpe comme toujours reposait contre elle, elle la maintenait de son bras droit comme on blottit contre soi un tendre amant. Elle s'éloigna des habitations et suivit le cours d'eau jusqu'à l'endroit isolé où elle aimait se rendre et méditer. Il était à l'abri des regards, un peu en retrait, un petit coin d'herbe, un Orme et sous lui un rocher où elle s'asseyait toujours. Elle s'y installa, posant son instrument sur son genou. Ses gestes lui étaient devenus si naturels que désormais elle avait le sentiment que la harpe était un prolongement de son être. Doucement elle commença à pincer les cordes, à promener ses doigts avec agilité, produisant la mélodie qu'elle chantonnait un peu plus tôt. Quelques notes s'envolèrent, légères et tristes, portées par le vent. La voix douce et chaude de l'elfe se fit entendre. « Ô mon beau capitaine, Pourquoi pars tu si loin ? Ne sais tu pas ma peine Quand revient le matin?
Je suis seule, me languis De revoir ton visage, Comme un bateau qui Chaque jour refait naufrage.
Ô mon beau capitaine, Pourquoi pars tu sans moi? Ma complainte reste vaine, Tu ne me reviens pas.
C'est pourtant dans tes yeux Que je me veux noyer, Bien mieux que dans l'eau bleu Qui n' saurait me troubler.
Ô mon beau capitaine, Pourquoi ne comprends tu ? Qu'à présent je suis tienne, Que ton absence me tue.
Je m'égare, je chavire, Je me perds chaque fois. Je sombre et tout empire Reviens et sauve moi. »
Alors que son chant mourait dans le vent, que la dernière note se perdait avec lui, un frêle oiseau perché sur sa branche prenait la relève. Son gazouillis était gai et il lui sembla plein d'espoir. Thuranor reviendrait, il revenait toujours. Et c'est sur cette pensée que la ménestrelle repartit en fredonnant sa chanson. Le soleil se levait sur ce nouveau jour et elle espérait qu'il les réuniraient elle et son bel amour. | |
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