La Prophétie des Ombres Joignez notre confrérie et luttez contre le mal. |
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| Retrouver la lumière | |
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Invité Invité
| Sujet: Retrouver la lumière Sam 26 Juil - 22:10 | |
| Gharic quitta La Colline et se dirigea vers Grand-Cave et son orphelinat.
Il annonça aux enfants et aux personnels quel succès avait été la fête en leur honneur et combien il regrettait de ne pas avoir pu les faire venir. Mais son coeur était sombre, son esprit embrumé.
La fête n'avait pas été un succès pour lui.
Elle avait été gâchée par de nouveaux sarcasmes de cette elfe maniaco-gériatro-compulsive. Gharic avait connu des elfes, lors de son apprentissage. Il avait senti, comme chez certains, que l'inimitié entre les deux peuples était sensible, mais jamais il n'avait été dans une situation de refus du dialogue. Cette inimitié, certains la portaient comme un étendard, réminiscence de luttes depuis longtemps oubliées. Luttes que ni eux, ni leurs pères n'avaient connues. Elle était de ceux là.
Pourtant, depuis qu'il avait rejoint les Ombres, Gharic avait tenté de nouer un semblant de relation avec elle. A un moment, il avait cru percevoir un semblant de respect... En vain.... Cette inimitié tournait à la haine raciale, pour des raisons stupides qu'il se refusait à considérer.
Tout d'abord, il était nain, et celà il ne pouvait le changer. Etant de plus ménestrel, de ses armes la plus affûtée était le verbe et avec cette arme, il ne craignait personne. Il avait repoussé à chaque fois cette elfe dans le silence dont elle ne sortait que pour l'invectiver. Depuis la fin de sa formation, personne n'avait eu le dernier mot face à lui et il lui était impensable de laisser la haine triompher.
Car il ne s'agissait plus d'une simple inimitié raciale, une impossibilité de communiquer, mais un moyen de se faire valoir au dépend de l'autre, d'affirmer une hypothétique supériorité, d'abaisser l'adversaire au su et au vu des autres. Si ce petit jeu avait amusé le ménestrel dans les premiers temps, il n'y prenait plus plaisir, trouvant trop facile de refouler chaque remarque un peu plus loin, de répondre aux sempiternelles menaces de violence.
Au fond de lui, il la savait sans doute malheureuse, et il aurait été fier de lui venir en aide, mais seul le fiel lui était offert. Le fiel qui s'insinuait entre lui et la douce Neyge, qu'il ne voyait que comme une amie, un moyen de prouver, s'il en était besoin, que nains et elfes pouvaient cohabiter en bonne intelligence.
Oh, il n'était pas le premier à remarquer qu'elle couvait la jeune chasseuse comme une louve enragée protège son petit. Mais c'est sans doute de voir que les grognements et les menaces larvées ne lui faisaient pas peur, qu'elle sortait à nouveau de son mutisme habituel pour instiler sa bave variqueuse.
Gharic avait appris à aimer les Ombres... Il pensait s'y être fait des amis, et savoir qu'il en était une qui lui refusait toujours la main tendue, il ne pouvait l'accepter.
Alors, il passa une nuit à Bree, à réfléchir longuement à une issue possible, mais il n'en vit aucune.
Aussi, afin d'apaiser les tensions, il prit une décision que jamais il n'aurait cru prendre.... retrouver la lumière.
La lumière qu'il n'aurait jamais dû quitter, celle où il se sentait libre, libre d'exister, libre d'exercer ses talents.... et de quitter les Ombres, à regret, le coeur gros mais les yeux secs.
Il savait qui lui témoignait de l'amitié, qui lui était indifférent. Avec les premiers il aurait le plaisir des rencontres. Avec les seconds, le temps se chargerait d'effacer noms et visages.
Il se donna jusqu'au lendemain avant d'annoncer sa décision.
La nuit était claire et la brise fraîche. Il s'endormit enfin. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Retrouver la lumière Dim 27 Juil - 9:57 | |
| Gharic dormit paisiblement. Le lendemain, alors qu'il prenait sa copieuse collation du matin dans la grande salle de l'auberge, il fut surpris de voir arriver Llestael et Andewen. Les deux elfes s'assirent près de lui et le remercièrent, le félicitèrent pour cette belle fête dans la Comté. Il accepta les hommages d'un air égal. Llestael s'en inquiéta, sachant que ce n'était pas dans les habitudes du nain. Il les invita à se rendre dans un des salons privés du Poney Fringant. Il s'assura que personne ne rôdait dans les couloirs, ferma la porte et s'assit face à eux. Et il leur ouvrit son coeur, son souci du moment. Gharic aimait foncièrement les gens. Depuis sa plus tendre enfance dans les Montagnes Bleues jusqu'à la fin de sa formation, tout n'avait été qu'amour, amitié et compassion autour de lui. Il s'en était forgé un souci de l'autre, un besoin d'aimer et d'être aimé de tous. Il n'aimait pas les conflits, mais mettait un point d'honneur à les mener jusqu'au bout, sa verve proverbiale ne supportant pas la médiocrité. Pourtant il savait qu'un mot en entrainait un autre, qu'une phrase assassine allait en générer une nouvelle, qu'il devrait combattre à nouveau. Les mots étaient ses amis, sa raison de vivre. Les employer à insulter autrui ne l'amusait pas. Et cette animosité qu'il avait sentie à son premier contact avec les Ombres, quoi que dissimulée derrière de nombreux sourire, cette animosité là effaçait les meilleurs sentiments. Comme un ver dans un beau fruit. Llestael et Andewen savaient de qui il était question. Le cas fut longuement débattu et le constat évident : ces deux là ne seraient jamais amis, malgré les efforts du ménestrel. Andewen pria le nain de reconsidérer sa décision, que tous l'aimaient et l'appréciaient. Qu'elle allait faire le nécessaire pour qu'il se sente mieux, qu'il ne devait pas les abandonner. Llestael y associa ses conseils, que le nain prit en considération. Il allait attendre, voir, considérer les choses, relativiser. Peut être allait-il redoubler d'efforts pour conquérir cette citadelle imprenable, du moins en abattre la muraille la plus exposée. Quoi que l'envie lui en était passée. Ces petits échanges verbaux avec elle ne lui apportaient plus rien. Ils ne l'amusaient pas, ne l'amusaient plus. Il pouvait tout bonnement l'ignorer, mais il ne resterait pas sourd aux provocations et de nouveaux heurts en résulteraient. Il n'aimait décidément pas ça. Il ne savait plus que faire, plus que dire. l'ignorer lui semblait la moindre des solutions. Cela ne le satisfaisait pas, mais il s'y plierait, pour chasser les larmes qu'il sentait poindre dans les yeux de ses amis, et celles qu'il sentait monter aux siens.
Il les assura que tout allait bien, que le moment était mal choisi, mais qu'il les remerciait de leur sollicitude. Il avait une soirée à organiser pour Prosper et les abandonna dans le petit salon sans autre forme de salutation. Il remonta lentement dans sa chambre, jeta son sac sur le lit et rangea ses affaires dans l'armoire... |
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