La Prophétie des Ombres
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 ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor

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Daemoth
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Daemoth


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MessageSujet: ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor   ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor Icon_minitimeSam 2 Mai - 21:49

Tandis qu’il écoutait son ami lui narrer les derniers évènements de Minas Tirith, Daemoth contemplait le curieux pendentif d’argent de Thuranor. Héritage de ses pères, il s’agissait d’une monture en argent,
ornée d’une feuille de nacre où s’épanouissaient les pétales d’une fleur rouge.
Les souvenirs revinrent, d'abord échos et ombres du passé. Puis les formes se firent mots et vivantes images.

Quatre Hommes, épuisés, se hâtaient au milieu des marécages. Si loin dans le Nord, l’Anduin se muait en vastes étendues traîtresses de marais envahis de roseaux. En cette fin de printemps, d’innombrables iris fleurissaient sur les berges incertaines, myriades de corolles jaunes dans la brume du soir.
L’un des hommes, porteur d’un paquet de tissu sombre, trébucha et manqua s’effondrer dans l’eau grise.
« Debout, Ohtar. Nous ne pouvons échouer ! »
Celui qui avait parlé semblait être le chef : un Homme de l’Ouistrenesse comme ses trois camarades, mais plus grand et vêtu d’une livrée noire et argent. Il portait un cor d’ivoire et d’or, et un heaume ailé, semblable à un oiseau de mer blanc.
Les quatre hommes avaient de grands boucliers noirs semés d’étoiles d’argent et de longues épées, mais hormis le chef ils s’étaient délestés de leurs armures.
Le dénommé Ohtar se redressa péniblement et regarda en arrière.
« Sire Valenor, l’Ennemi est sur nous ! »
Tout d’abord, une dizaine de loups surgirent de la brume : des éclaireurs, gris, efflanqués, lançant de brefs cris d’alarme. Ils ne cherchèrent pas l’affrontement, se contentant de dépasser les hommes à bout de souffle et de leur couper la retraite. Puis vinrent les monteurs de loup : des Gobelins sournois, chétifs et en armure légère, mais habiles à tirer à l’arc en pleine course : ceux-là se mirent à tournoyer autour des malheureux humains, décochant flèche sur flèche. Et enfin, poussant des hurlements de joie sauvage, une forte compagnie de cinquante Urûks du Nord, combattants revêtus de mailles noires et brandissant des cimeterres et de courtes lances, s’élancèrent à leur tour : leur chef était un immonde Semi-Troll en armure d’acier, maniant une lourde hache de métal sombre.
Les Hommes désespérés ne perdirent pas toute vaillance : entourant leur chef, ils dressèrent un robuste mur de boucliers sur lequel rebondissaient les traits noirs des Gobelins, et leur Capitaine lança, en manière de défi, une sonnerie retentissante de son cor puissant, qui fit reculer les loups.
Mais les orques se gaussèrent bruyamment : ils étaient à près de vingt contre un, et leurs adversaires étaient encerclés à découvert, à bout de forces. Leur chef rugit un ordre guttural, et les Urûks chargèrent en hurlant. Aussitôt, les quatre Dùnedains quittèrent leur formation et se disposèrent en une sorte de triangle dont le chef était la pointe, tout en abritant l’homme nommé Ohtar, et qui serrait toujours entre ses mains son étrange fardeau enveloppé de tissu noir. Un combat féroce s’engagea, mais la fureur de la défense épouvanta les assaillants : les brillantes lames forgées en Nùmenor luisaient comme du feu dans le crépuscule, et Valenor et ses hommes chantaient en combattant, abattant orque sur orque. Lorsque plus de vingt furent tombés, les autres refluèrent, tandis que les Gobelins décochaient une volée de traits pour couvrir leur retraite, et la vaillance des Dùnedains aurait peut-être mis leurs ennemis en déroute: mais alors que le Soleil disparaissait derrière les Monts Brumeux, Valenor s’écroula, frappé par une flèche au cou. Ses amis entourèrent son corps, mais les Urûks reprirent leur assaut avec une fureur décuplée.
Les dix arcs de frêne noir vibrèrent à l’unisson. Le premier rang des orques fut fauché en pleine cours, et les autres s’arrêtèrent, interdits. Trois secondes plus tard, la seconde volée abattit la moitié des archers Gobelins. Le Semi-Troll hurla un ordre : les Urûks et les wargs bondirent vers la masse de roseaux où la patrouille de Mirkwood que je commandais se préparait à décocher sa troisième volée. Mais les Dùnedains survivants hurlèrent à leur tour, et au cri de « l’Arnor pour Isildur ! » ils se jetèrent sur l’ennemi.
Nous abatîmes promptement les loups; et dans sa lâcheté le chef rappela ses troupes, redoutant que dans son désespoir furieux l’un des Humains ne parvienne à l’atteindre. Les orques confus hésitèrent, alors que leur charge nous aurait contraint au repli ; alors, volée mortelle après l’autre, les longues flèches vertes de Mirkwood frappèrent les Urûks sur leurs arrières, tandis que les Humains épuisés et blessés parvenaient à rester en vie grâce à leur vaillance. Quarante orques ou davantage étaient morts à présent ; les survivants s’enfuirent, abandonnant leur chef qui, beuglant vainement ses ordres, frappait et tuait ses propres soldats sans parvenir à les rallier. Alors le dénommé Ohtar tira de son étrange paquet de tissu noir une sorte de fragment de lame, long comme deux largeurs de main, et plongeant sous la lourde hache sombre du Semi-Troll il l’enfonça dans la poitrine du monstre : et l’acier du Mordor céda, bien que l’homme en fut cruellement blessé à la main.

La nuit était tombée, et de brillantes étoiles scintillaient au-dessus de la brume : les orques ne reviendraient pas. Ohtar, le visage altéré, contemplait sa blessure avec étonnement : la plaie semblait cautérisée comme par une flamme rouge.
Les Humains se tenaient près de la tombe édifiée pour leur Capitaine. D’un geste, je fis baisser les arcs des miens : ces hommes n’étaient pas nos ennemis.
M’approchant, je m’inclinai tristement devant le tumulus.
« Nous étions en patrouille hors de notre forêt, murmurai-je, car nos éclaireurs avaient signalé des mouvements de troupes chez les Gobelins et les Wargs. Nous avons entendu de loin sonner le cor de votre ami. Mais nous sommes arrivés trop tard. »
J’avais parlé dans le langage des Elfes Sindar, mais l’homme nommé Ohtar me répondit dans la même langue:
« Pas trop tard pour nos trois vies, ni pour notre quête. »
Je repris en Langage Commun :
« Je me nomme Daemoth, et je sers Thanduil roi de la Forêt Noire. Voici mes compagnons, dont Erënor, mon neveu. Qui êtes-vous et que faites-vous si près de notre royaume ? »
Le même homme me répondit, tout en dépliant les pans de tissu sombre enveloppant son fardeau: et voici que l'étoffe était celle d'une bannière noire, mais semée de sept étoiles d'argent autour d'un Arbre Blanc, et entre les plis reposait une puissante épée brisée en plusieurs morceaux.
« Je me nomme Ohtar Orngiliath, porte-étendard royal : nous sommes des survivants de la garde d’Isildur, Roi de l’Arnor. Nous avons été pris dans une embuscade à une journée de marche d’ici, au Champ-aux-Iris. Nous tentons de retourner à notre Cité d’Annuminas, où nous espérons retrouver notre Roi, ou apporter au Prince Valandil l’épée de ses pères. »
Je contemplai alors, émerveillé, les fragments de lame, et mes compagnons comme moi demeurâmes stupéfaits : la puissance de Narsil, l’épée d’Elendil, était plus qu’une légende dans tous les royaumes de l’Ouest, mais j’étais de ceux qui, à Dagorlad et dans les longues années du siège de Barad-Dûr, avaient eu le privilège de la voir à l’œuvre contre les forces du Seigneur des Ténèbres, avant qu’elle ne fut brisée.

Cependant la compassion l’emporta sur l’étonnement lorsque je saisis la main mutilée d’Ohtar.
« Ce que Narsil blessait, elle le détruisait, et seuls Elendil ou ceux de son sang pouvaient la manier sans risque : même un fragment vous laissera une plaie et une souffrance qui ne pourront être totalement soignés,

Maître Elrond lui-même s’y efforcerait-il. Pourtant, si vous le désirez, nous vous mènerons jusqu’en sa demeure d’Imladris. »
Je me souviens du regard gris et fier de ce valeureux Chevalier d’Isildur lorsqu’il répondit, en me serrant la main :
« Alors, qu’une fleur rouge rappelle, aussi longtemps que durera ma lignée, les exploits accomplis en ce jour, et l’amitié née du chagrin et de la vaillance. »

* * *

Daemoth releva les yeux du pendentif à l’iris vermeil que portait son ami Thuranor.
« Vingt et une fois ai-je fait ce récit à un héritier d’Ohtar depuis ce lointain jour, frère. Il est dit que fils après fils, ses enfants erreront dans le Nord, car leur Destin demeure lié à celui de l’épée d’Elendil. Mais le tien sera différent, et il m’est caché :

car la Lame Brisée a été reforgée. »





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MessageSujet: Re: ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor   ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor Icon_minitimeMar 12 Mai - 14:10

Rien à dire, c'est un beau récit Daemoth, si j'avais seulement le dixième de ton talent Embarassed.

- Pelar -
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Thuranor

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MessageSujet: Re: ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor   ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor Icon_minitimeMer 1 Juil - 13:49

Citation :
...Les Hommes désespérés ne perdirent pas toute vaillance : entourant leur chef, ils dressèrent un robuste mur de boucliers sur lequel rebondissaient les traits noirs des Gobelins, et leur Capitaine lança, en manière de défi, une sonnerie retentissante de son cor puissant, qui fit reculer les loups...
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Atanys

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MessageSujet: Re: ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor   ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor Icon_minitimeJeu 2 Juil - 11:23

Tout est magnifique, les textes, et les illustrations Smile
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Melwaen
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MessageSujet: Re: ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor   ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor Icon_minitimeJeu 2 Juil - 12:20

Oui on a vraiment de jolies plumes parmi les Ombres, tant pour les dessins que pour les textes.

J'ai bien de la chance de vous avoir.
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Thuranor

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MessageSujet: Re: ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor   ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor Icon_minitimeJeu 2 Juil - 12:34

(Je vais le dire pour lui, mais Daemoth en plus de sa plume maîtrise aussi très bien le dessin, c'est juste qu'un scaner est un outil trop technologique pour lui sinon il pourrait lui aussi sévir! Smile))
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Atanys

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MessageSujet: Re: ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor   ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor Icon_minitimeJeu 2 Juil - 20:43

Melwaen a écrit:
Oui on a vraiment de jolies plumes parmi les Ombres, tant pour les dessins que pour les textes.

J'ai bien de la chance de vous avoir.

Nous avons aussi de la chance d'avoir quelqu'un à nôtre tête qui sait apprécier ce que fait chacun Smile
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MessageSujet: Re: ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor   ton Histoire contre mon Histoire, ch. II : sur Thuranor Icon_minitime

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