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CHII : LA MISSION D'ATANYS

Un vent de solitude ...
Abandon cruel. Atanys n'avait de cesse de circuler dans les rues de Bree, seule.
Pourquoi y revenait-elle aussi souvent ? L'Elda voulait trouver le réconfort de sa vie passée aux côtés de Stannis. Maintenant que Hyolendas se faisait moins présent, il n'était pas difficile pour elle de se sentir seule et abandonnée. Pourtant il était facile d'éprouver un tel sentiment, était-il digne d'elle ? En aucun cas. Atanys n'était pas de celles qui aimaient se morfondre. Au lieu de ça, elle cherchait un moyen de mener à bien cette mission qui lui avait été confiée à la suite de la précédente. L'ennemi était menaçant à l'orée de la Lorien, il fallait faire quelque chose pour rétablir l'ordre et la Dame avait fait appel à tous les siens. Bien sûr Atanys, comme beaucoup d'autres, répondit présente. Et voilà comment de fil en aiguille on lui demanda de reformer l'équipe qui l'accompagnait jadis pour diverses missions d'exploration, afin d'anticiper les actions de l'ennemi. C'était une tâche dangereuse qui avait failli la mener à sa perte déjà une fois. Pourtant, le stratège qu'était Atanys sentait qu'il lui serait bon de reprendre du service. Alors elle sillonna les Terres du Milieu à la recherche de nouvelles recrues. Et c'est à Bree que sa tâche prendrait effet.

- Acte I : Bree -

-Cilendil ?!

Quelle surprise de se retrouver face au capitaine après tout ce temps. L'homme était toujours un peu sombre mais curieusement il paraissait cette fois ne rien dégager de sordide. Atanys était troublée par ce changement mais elle n'en dit pas un mot. Un peu agressive du regard, elle se rappelait encore toute les fois où il avait voulu la tuer, et les fois où ce fut elle qui tenta de l'éliminer. C'était amusant de savoir qu'après tous ces mois à s'entrechoquer ils pouvaient encore se surprendre. Affichant finalement un sourire radieux, l'Elfe laissa échapper un petit rire délicat. Elle était heureuse de le revoir.

-Que disent les nouvelles du front ? Encore en train de pourchasser un criminel quelconque qui use de magie noire ?

Et Atanys rit de plus belle. Cilendil l'accompagna chaleureusement, lui confirmant que cette fois il n'était pas là pour elle. Passant nerveusement une main dans ses cheveux, la maîtresse du savoir fixa le petit moineau discret qui se tenait sur son épaule. Encore un lapin et elle aurait le sentiment d'être blanche Elfe. Alors que les plaisanteries allaient bon train entre les vieux amis, un garde de Bree passa à proximité, l'air un peu livide. Atanys le fixa un instant, sourcils froncés.

-C'est quoi son problème à lui ?

Et Cilendil se mit au niveau de son oreille, fixant le garde de Bree continuer de marcher. S'éclaircissant la voix, l'Homme enclencha un discours pour le moins rassurant en apparence.

-Oh tu n'es pas au courant Atanys ? Les Hommes de Bree se réorganisent. Suite à une montée de la criminalité, pour les raisons que tu connais, un général, un lieutenant ou un je ne sais pas quoi est venu à la tête d'un contingent de soldat. Ils sont désormais responsables d'assurer la sécurité des gens en ville.

Mais un fait surprit Atanys à tel point qu'elle parla à voix haute.

-Et ils ont l'aide d'une Elfe ? Je me demande ce qu'elle vient faire ici.

Cilendil reprit alors.

-Oh, tu parles de cette Elfe là bas ? C'est une élève de Valendor. Mais tout cela n'a pas grand importance ma foi.

Atanys verrait-elle les choses de la même manière ? Assurément que non. Chaque fois que Valendor Le Blanc était impliqué dans quelque chose, il fallait s'attendre à avoir des ennuis. Pour un justicier barbu soit disant magicien, ce vieillard avait un goût prononcé pour la célébrité. Ce qui déplaisait assurément à un véritable Istari. Il y avait un mystère derrière tout ceci et Atanys mourrait d'envi de le résoudre.

-Si seulement Stannis avait été là ...

Et Cilendil soupira, comme si il approuvait.

-C'était le bon vieux temps, hein ma belle ?

Fixant le sol, le coeur piqué à vif, l'Elfe fit un bref oui de la tête avant de regarder les alentours. Le garde qui venait de passer s'effondra aux pieds de son supérieur, entouré par une Elfe et une autre femme encapuchonnée. Valendor bien entendu arriva sur les lieux. Atanys sentit un frisson la parcourir, il leur faudrait rester discret mais regarder la scène ne devait pas leur porter préjudice.

-Maudits héritiers du Cardolan. Partout où ils passent il se produit des choses pas nettes.

-Oui, et c'est d'autant plus vrai lorsque Valendor est impliqué. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Je t'offre un verre ?

Atanys hésita mais après tout cela ne lui ferait aucun mal. Ils marchèrent alors jusqu'au Poney et curieusement, lorsqu'ils passèrent aux abords du petits comités de gardes, ils éclatèrent tous de rire à la vue de Cilendil. Un frisson de colère envahit alors Atanys, lui parcourant désagréablement le dos. L'Elfe ne put réprimer ses questions et à peine entrés dans l'auberge, Atanys voulu comprendre.

-Ne cherche pas, ce n'est pas important je t'assure.

Insista Cilendil. Et dans un marasme palpable, le sombre personnage tira de quoi jouer de la musique et adressa à Atanys quelques notes. Ils parlèrent longuement à la lumière du feu près d'un bon verre. Ils évoquèrent les mois qui passèrent sans qu'ils ne se voient. Ils parlèrent de leur vie en général et de leur amitié quand enfin, à force de sujets épuisés Atanys en vint à sa nouvelle mission.

-Je dois monter une expédition digne de ce nom. En Lorien les Orques attaquent de plus en plus souvent même s'ils sont repoussés. L'attention est portée vers la forêt Noire. Mais comme tout risque à prendre il est souhaitable de faire une reconnaissance au préalable. De plus pour des raisons personnelles je dois me rendre aux abords de Dol Guldur. Et je ...

Cilendil la coupa alors, le visage comme éclairé à l'idée d'un peu d'action.

-Tu ne peux t'en sortir seule. Atanys, si tu as besoin de quoi que ce soit tu sais que tu peux compter sur moi.

Et l'Elfe se mit à sourire.

-Tu dois te demander pourquoi je ne demande pas aux Ombres de m'aider ? Tu sais que je suis un peu gênée à l'idée de trop les solliciter. Quand j'ai eu mes ennuis avec Ivellios et les Naïlo ils m'ont beaucoup aidé mais je crois que ça les a parfois ennuyer. ils ne sont pas adeptes des situations compliquées et je ne veux pas leur imposer mes projets. Je cherche donc des compagnons indépendants qui seraient partants. J'ai beaucoup parler avec Melwaen ces derniers temps mais la pauvre a tellement à faire ... Je ne peux la monopoliser inopinément.

Cilendil acquiesça, signe de sa compréhension. Et alors avant qu'ils ne se quittent étant donné l'heure tardive, l'Elfe ajouta quelques précisions.

-Je veux des gens forts, dignes de confiance. Je compte recruter des mercenaires dans les quatre coins de l'Eriador. Tu peux essayer de le faire également mais le but de l'expédition doit encore rester flou, vous en saurez tous plus le moment venu. Bonne chance Cilendil, jusqu'à nôtre prochaine rencontre.

Et ils se quittèrent, le coeur empli du calme de la musique qui résonnait encore dans leur tête.

-Précision d'après propos : Tous les joueurs cités dans ce texte sont réels IG. Les rencontres ne sont pas fictives, elles ont réellement eu lieu dans le cadre rp compté.

Acte II : Les Bas Fonds de Bree

En quittant Cilendil, Atanys ne quitta pas Bree.
L'Elfe ignorait par quel moyen elle l'avait su, mais ce fameux soir elle avait senti qu'il lui fallait rester sur place encore quelques jours. Une matinée brumeuse. Encore une traque nocturne intensive. L'Elda venait même à se demander comment elle pouvait dormir si peu tout en restant à ce point vigilante et habile. Invisible comme pouvait parfois l'être les Elfes en présence d'un certains nombre de facteurs, Atanys traquait encore et toujours les membres de la nouvelle Garde de Bree. C'était un sentiment étonnant pourtant tout semblait l'amener à penser que cette garde n'était pas aussi légitime qu'on puisse le dire. L'enquête avançait à vue d'oeil, déjà Atanys avaient réussi à déterminer qui occupait quel poste, un seul mystère était encore insolvable ... Pourquoi Valendor était à leur tête ? Le vieillard se prétendait Maïa, un magicien comme Gandalf. Mais Atanys savait bien de part les livres qu'elle avait lu que le propre d'un Magicien blanc était justement de ne pas dire qu'il en était un ... Alors le fait est que ce vieux chnoque avait la langue bien pendue, la maîtresse du savoir se demandait à quel moment les Istari s'étaient mis à désirer occuper des postes hauts placés dans un service d'ordre militaire ?

-Si vous voulez mon avis, encore un imposteur qui croit que porter une soutane suffit à faire une none.

Et souriant de façon un peu machiavélique, l'Elda fit volte face sur elle même pour regagner l'auberge du Poney. C'est en chemin qu'une rencontre imprévue survint. Atanys avait étrangement la sensation de sentir ce vent froid. Ce courant d'air surnaturel qui ne survient que lorsque que quelque chose d'anormal est sur le point de se produire. En vérité il aurait été difficile de dire comment, mais c'est alors qu'un Homme vêtu de noir avança lentement à travers la brume vers une boîte au lettre. Il était là, calme, insoucieux du monde qui l'entour. Et une pensée inévitable lui vint à l'esprit ...

-Stannis ...

Murmura-t-elle.
Mais à l'évidence, lorsqu'enfin un rayon de soleil perça la brume et qu'elle le vit mieux ... Ce n'était pas lui. Cependant il l'aborda. C'était la deuxième avance qu'Atanys recevait d'un Homme en l'espace d'une semaine. Elle se souvenait encore très bien de cet homme sur le marché qui lui avait offert une nouvelle tenue en échange de quelques instants en sa compagnie. L'homme l'entraîna dans l'auberge et la conversation s'engagea. Il s'avéra que l'homme était un mauvais garçon, tueur à gage et malveillant. Il la braqua même de ses dagues. Puis il voulut discuter plus calmement, voyant qu'il ne faisait peur à l'Elfe. Comme si elle souhaitait mourir. Atanys ne tenait pas à parler, elle n'était pas prête. Bien vite elle s'enfuit. Mais le Sire s'était mis en tête de la retrouver ...

Acte III : Caras Galadhon

-Je savais que vous seriez là ...

Atanys fixait l'Ombre sans ciller.
Il semblait évident qu'il retrouverait sa piste tôt ou tard. Depuis quelques temps, la feuille d'or qu'elle portait pour attacher sa cape lui avait sûrement mis la puce à l'oreille sur son origine. Et alors l'Homme avait traversé toutes les mines de la Moria, avait affronté bien des monstres pour parvenir à l'orée de la forêt. Il avait dû aussi se heurter à la confiance des Galadhrim qui ne laissaient pas entrer n'importe qui au coeur du royaume des Elfes sur la terre du milieu. Mais Arkenwald était là. Il était même bien devant elle. Atanys fixa le miroir de la Dame de Lorien et il lui sembla un instant percevoir une onde à sa surface, une onde dans laquelle se refléta encore le visage de Stannis. Pourquoi revenait-il la hanter, pourquoi revenait-il la briser ? Son coeur la faisait atrocement souffrir lorsqu'elle pensait à lui.

-Je n'ai pu me résoudre à vous abandonner ... Vous sembliez si étrange, si mystérieuse, digne de vôtre race. Je voulais vous revoir.

Atanys lui fit alors signe d'approcher, remettant un peu d'eau dans le miroir. Elle se demanda un instant si il y verrait quelque chose. Ce n'était pas donné à tout le monde, normalement seule la Dame pouvait accorder l'honneur d'y regarder, mais c'est précisément sur les ordres de cette dernière qu'Atanys était venue méditer ici. Sans doute la Souveraine des Lieux savait à l'avance que le cambrioleur viendrait ici pour la revoir. Un frisson parcourut l'Elfe.

-Approchez, dites moi si vous voyez quelque chose ...

Elle devait le savoir.
Il était possible que ... Non.
Arkenwald fixa le miroir, au départ, rien ne le heurta mais soudain, il vit des choses. Il vit la mort, l'amour ... Atanys sentit sa poitrine se déchirer, son souffle coupé l'obligea à respirer si fort, à tel point qu'elle eut plus d'un instant la sensation que son corset allait exploser sous une de ses inspirations. Fléchissant sur ses genoux, la maîtresse du savoir se laissa dégringoler lentement sur les dernières paroles de l'homme, des paroles qui ressemblait un peu à ça ...

-Un baiser, un unique et doux baiser. Je vois aussi une lande gelée, le forochel ? Et ... Un bateau ...

Sentant les larmes monter, l'Elfe tenta de dissimuler sa crainte. Mais bien sûr l'Homme ne tarda pas à remarquer ce trouble soudain. Hésitant, voulant toucher le visage de cet ange qu'il croyait encore irréel, le brave guerrier de l'ombre était intrigué. Il voulait en savoir plus. Sortant d'un sac d'étranges graines, il les mélangea à de l'eau et alors que tout semblait silencieux, il poussait de petit gémissements, comme s'il soufflait, il sembla même à Atanys qu'il tremblait. Entre deux paroles étouffées incompréhensibles, il déclara qu'il souhaitait tout savoir, qu'il voulait connaître son secret.

-Vous êtes un tueur à gage, comment pourrais-je vous faire confiance ? A nôtre première rencontre vous avez mis vos lames sous mon cou.

L'homme se releva alors, buvant son breuvage préparé avec soin d'une traite.

-Vous savez ce que sont ces graines ? Du Cannis ... On en prend pour ne pas dormir des nuits durant. Mais l'ennui avec ce produit miracle c'est qu'il vous rend dépendant.

Et l'homme enfonça le sac dans le creux des mains de l'Elfe, la fixant, violant les frontières de son regard pour s'adresser à son âme. Atanys le fixa, troublée par ce geste, incommodée par le fait qu'il ose la toucher. Elle hésita longuement à reculer mais curieusement elle sentait qu'elle devait lui faire confiance, même si c'était si dur ...

-Je renonce à ma drogue et vous me dites vôtre secret.

Il relâcha le sac, fermant les mains d'Atanys dessus et se reculant il esquissa un petit sourire à son adresse.

-Je ... Je monte une expédition pour aller en forêt en noire. Mais je ne veux pas que trop de monde le sache. J'ai erré longuement à la recherche de Stannis, l'homme auquel vous me faites penser, mais il a disparu après une terrible nuit. Et ...

Mais les mots ne passèrent pas sa bouche, rien ne sembla émaner d'elle concernant Hyolendas, comme si elle ne souhaitait pas dire qu'elle était mariée. Pourquoi mentir tout à coup ? Que pouvait-il bien se passer dans sa tête ? L'elfe commença à paniquer davantage. L'homme la fixait encore de cet air inquisiteur, il déposa alors enfin une main sur elle et à son contact Atanys ferma les yeux. Qu'il était bon de sentir la chaleur d'un être ... Parcourant sa joue, effleurant ses lèvres du pouce, Arkenwald semblait comprendre bien plus qu'elle ne l'avait imaginé, comme si ils étaient en phase ...

-ATANYS !!!

Entre le murmure et le cri, quelqu'un faisait appel à elle au loin, sur une des hauteurs de Caras Galadhon. Inquiète, l'Elfe s'empressa, rompant le lien avec le tueur. Il voulut naturellement la retenir mais elle devait partir. Avant qu'elle ne puisse s'enfuir, l'Homme prononça ses dernières volontés avant de s'évanouir dans l'air. Invisible.

-Je vous suivrai, où que vous alliez.

Acte IV : Résidences du Falathlorn

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